Claude Chabrol nous a concocté avec Poulet au Vinaigre un polar plutôt original, au ton cynique, mais surtout dont l'anti-héros - l'Inspecteur Lavardin - se démarque de par ses méthodes anti-conformistes et pour le moins musclées...
Malheureusement, je trouve que celui-ci arrive un peu tard - au milieu du film environ - si bien qu'on n'a pas vraiment le temps de le connaître, de comprendre sa démarche et sa psychologie. Tout ce que l'on sait c'est qu'il aime les oeufs au plat saupoudrés de paprika... Et je ne sais pas si ça vient de là (pas des oeufs au paprika, hein), mais celui-ci est plutôt antipathique dans l'ensemble.
L'autre souci, c'est qu'il met vraiment du temps à se mettre en place ce film. Certes les protagonistes sont bien présentés, mais quand même, c'est assez laborieux. Et si le scénario, ses magouilles et ses tragédies, sur fond social n'est pas dénué d'intérêt, il n'est pas non plus des plus clairement exposés. En plus tout n'est pas toujours très vraisemblable...
Bon, ça fait beaucoup de reproches tout ça, mais il y a quand même une intéressante atmosphère pesante et surréaliste qui plane au-dessus de cette petite ville de Normandie, et puis les acteurs - à part le facteur peut-être - sont bons. J'ai même découvert le visage du type qui faisait la voix-off des Cités d'Or : Jean Topart (le médecin).
Pas un grand Chabrol donc, mais sa patte subversive permet à l'ensemble de se maintenir au-dessus de la moyenne.