Premier film réalisé par Alain Delon (et tiré d'un bouquin de Jean-Patrick Manchette, auquel le film est dédié), Pour la peau d'un flic inaugure tous les policiers que va jouer l'acteur dans les années 80 avec le mot flic, garants d'un succès assuré. Il incarne un ancien flic qui est chargé de retrouver une enfant disparue, et dont la mère va être assassinée, le poussant à la suspicion.
Bien que je ne sais pas pourquoi Delon ait voulu réaliser ce film (qu'il a écrit, réalisé, joué, produit) mais ça ressemble beaucoup à du Jacques Deray, avec une violence assez brutale où l'acteur donne de sa personne, quitte à ce qu'il soit méconnaissable. C'est le plaisir de voir une actrice débutante comme Anne Parillaud (aussi belle qu'elle est mauvaise dans le jeu, et que Delon se plait à la dépoiler) que des gueules comme Michel Auclair ou Daniel Ceccaldi.
Il y a quelques clins d'oeils qui sont aux limites du private joke avec une apparition éclair de la grande sauterelle Mireille Darc et Belmondo qui est cité au détour d'une conversation.
Après, le film peut être un peu fatigant par l'omniprésence d'Alain Delon (qui est très bien mis en valeur), constamment présent à la caméra, au risque de minimiser les autres acteurs, ainsi qu'une musique insupportable à base de blues, avec un thème qui revient constamment. Mais Pour la peau d'un flic (titre mensonger car le personnage principal n'est plus policier) reste un spectacle honnête, qui se verrait sans soucis un dimanche soir, mais vraiment pas plus.