"Première année" : Une bonne conclusion à la trilogie des médecins

La critique complète du film : http://cinecinephile.com/premiere-annee-realise-par-thomas-lilti-sortie-de-seance-cinema/


Après Hippocrate et Médecin de campagne, le cinéaste Thomas Lilti revient avec le troisième volet de sa trilogie sur la médecine. Un troisième volet qui pourrait se poser comme un prequel aux deux précédents films du cinéaste, puisque Première année se déroule comme son nom l’indique durant la première année de médecine, où l’on suit deux protagonistes : Antoine (Vincent Lacoste) qui entame pour la troisième fois sa première année, et Benjamin (William Lebghil) qui sort fraichement du lycée. Le film condense en 1H30 une année entière de préparation et d’apprentissage de connaissances accélérées pour les deux étudiants pour qui le passage en deuxième année se transforme en véritable défi. Une première année qui s’apparente à une compétition sans merci.


En revenant aux origines du métier de médecin, les études, Thomas Lilti poursuit sa réflexion sur un système aussi mécanique qu’implacable, privilégiant de nouveau le regard humain face à la machine infernale que représente la médecine. Comme pour ses deux précédents films, le cinéaste s’entoure d’acteurs qui se mêlent littéralement dans la masse d’une faculté de médecine, filmé par l’esthétique documentaire et didactique propre au regard du cinéaste. Thomas Lilti retrouve Vincent Lacoste, son double de cinéma depuis Hippocrate, cette fois-ci dans la peau d’un étudiant redoublant mais téméraire. De l’autre côté, William Lebghil, l’adolescent tout droit sorti du lycée, une vision naïve et idéaliste, probablement une projection de la jeunesse du cinéaste. Dans Première année, Thomas Lilti oppose deux visions, deux doubles de cinéma en un avec ces deux jeunes acteurs remarquables tant ils se fondent dans l’esthétique réaliste du cinéaste, proche de la démarche du documentaire, filmant ses étudiants à l’épaule dans des amphis et des bibliothèques grouillant de visages d’étudiants inconnus qui viennent renforcer ce sentiment que le cinéaste filme le réel à travers la fiction.


[...] Dans son écriture, le cinéaste tombe par moment dans son propre piège à force de fictionnaliser le réel. En privilégiant l’humain avant tout, le cinéaste délaisse le réalisme de son esthétique documentaire proche du réel à force d’user de la dramaturgie, notamment dans un final où le triomphe de l’humain semble difficile à croire face au portrait compétitif que dresse le réalisateur. Un reproche qu’on ne peut faire qu’à moitié à Thomas Lilti puisqu’il possède tout de même un certain talent à créer dans son écriture des personnages de cinéma réalistes et attachants, portés par deux acteurs remarquables. Avec Première année, Thomas Lilti signe une bonne conclusion à sa trilogie, dans la continuité de ses deux précédents films, avec un regard toujours aussi humain, au service d’une mise en scène quelque peu didactique.

GalDelachapelle
7
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le 21 sept. 2018

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