Les âmes vagues
Comme si à 45 ans et après plus de 30 longs-métrages il ressentait le besoin de faire le point entre son œuvre passée et celle à venir, Ozu fait soudain appel à son vieux compagnon le scénariste Kogo...
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le 6 avr. 2017
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La question est toujours la même lorsqu'on découvre un classique qui a plus de soixante-dix ans, japonais qui plus est : l'aurais-je autant apprécié s'il avait été réalisé de nos jours?? La réponse est : oui... s'il avait été réalisé par le fils spirituel de Yasujiro Ozu, je parle évidemment du grand Koreeda Hirokazu. Parce que oui, si Printemps tardif n'est pas nécessairement le meilleur film de son auteur, il n'est reste pas moins un beau film dans tous les sens du terme.
En fait, j'ai quand même une grande réserve sur le film d'Ozu : c'est que chaque scène ne tourne qu'autour du mariage hypothétique de Noriko. Chaque interaction qu'elle aura dans le film, que ce soit avec sa tante, son père, son amie de lycée, un ami de son père, un prétendant éventuel... tout le monde ira de son petit commentaire pour convaincre la jeune demoiselle de franchir le pas avant qu'il "ne soit trop tard" (sous-entendu, avant qu'elle n'atteigne la date de péremption).
Mais ne boudons pas notre plaisir, à l'instar de Koreeda, Ozu raconte cette histoire en force tranquille, avec une belle subtilité dans les non-dits, notamment entre les deux protagonistes Noriko et son père, respectivement interprétés par deux habitués du cinéastes : Setsuko Hara et Chishu Ryu, qui véhiculent tous deux de belles émotions et de nuances (il suffit de voir comment Noriko respire le bonheur de vivre avec son père à travers son sourire, qui deviendra de plus en plus forcé au fur et à mesure que le film avance). Le tout raconté avec le spectre de la guerre en filigrane qu'Ozu aborde explicitement au détour d'une scène.
Bref, un chouïa trop répétitif dans sa thématique principale, Printemps tardif n'en reste pas moins une belle réussite, un film intelligent et subtil dans la relation entre ses personnages!!
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Créée
le 5 avr. 2024
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