Darren Aronofsky, cinéaste plutôt connu pour ses expérimentations visuelles et ses concepts un peu tordus (Requiem for a dream, Black Swan, Mother, The Whale…) revient avec un film d’action. Et ce qui est surprenant là dedans c’est que le film ne l’est pas vraiment.
Vendu comme un film plus personnel, je n’y ai pas trouvé grand chose de particulièrement profond ou original. Cependant, on y retrouve un sens de la mise en scène, une virtuosité dans le maniement de la caméra, des acteurs convaincants et (surtout) une ambiance plutôt cool.
Aronofsky semble maîtriser son décor plus que son sujet. De Canal Street à Brighton Beach en passant par Flushing Meadows ou le Shea Stadium, Il dépeint les personnages comme des représentants stéréotypés du New York interlope des années 90, avec flics ripoux, punk à chat, piliers de comptoir, mafieux russes, juifs de l’est... Aronofsky vient d’une famille juive hassidique de Brooklyn et on sent que les deux personnages campés par Vincent d’Onofrio et Liev Shreiber sont bien mieux dépeints que les autres. Dommage qu'on les voie si peu.
Parce qu’il faut bien le dire, le scénario manque cruellement d’originalité et de surprises (à quelques rares exceptions près). Difficile de s’inquiéter pour ce « héros » (campé par un Austin Butler qui fait le job) qui n’a ni une vie très passionnante ni la moindre ambition et à qui il arrive les pires mésaventures malgré lui. Rien n’est de sa faute et en même temps, au bout d’un moment, j’avais presque envie qu’il y passe pour voir la narration sortir un peu de sa trajectoire trop balisée.
Auto-adapté d’un roman Pulp de Charlie Huston, difficile de cerner ce qui a motivé le cinéaste, habituellement plus ambitieux (et plus prétentieux ?), dans cette histoire de malfrats peu crédible et assez superficielle. Peut-être une réflexion sur l’ambition justement ? Sur la capacité à assumer et surmonter ses traumatismes ? Sur la fuite en avant ? Sur la moralité et la mortalité ? Peut-être. Ou peut-être est-ce juste un bon petit divertissement bien rythmé et bien filmé, à mater sans se prendre la tête ? Un petit shoot de ciné à l’ancienne. Et c'est déjà pas mal.
6/10 pour le chat, et pour Zoé Kravitz
PS : Qu'est-ce que c'est que ce titre français de merde ???