Prisoland of the ghosteners

Navrant. Tous ces efforts, ces figurant/es, ces décors, costumes, maquillages, masques, pour ...ça ! Je ne connais pas le travail de Sion Sono mais il me semble avoir affaire avec la pub et le clip, nettement moins avec le scénario. Ce film est une soupe assez indigeste qui mêle western, SF à la sauce chine impériale et Nicolas Cage pour nous emmener dans un simulacre de comédie presque musicale pour sa scénographie. De nombreuses scénettes chinoises en arrière-plan ponctuent le film, la foule récite son texte tous ensembles, on peut se demander si on n'est pas devant une caricature un peu raciste ou progressiste face à la culture traditionnelle chinoise (?) L'esthétisme est mise en avant et de nombreux plan rappellent ces cartes postales sur présentoir dans un supermarché. On a souvent l'impression que tout le monde attend figé le signal avant de s'y jeter et qu'on a juste lâché un "action" au moment où on peut voir une scène de rue animée. Tout ça n'est pas naturel ni passionnant, juste emphatique. Aucune psychologie des personnages qui se limitent à être ce qu'ils font. Le gamin qui souris aux braqueurs est totalement vide et n'a rien d'autre à faire là qu'être la victime pour un peu de pathos.

Le synopsis tenant sur une feuille de PQ, ce sont beaucoup d'inutilités très travaillées plastiquement sur lesquelles on s'attarde, de la redondance comme avec ces boules de couleur dans un distributeur qui éclate (différentes prises-de-vue mises bout-à-bout) et qu'on nous ramène trois fois, idée de publiciste. L'humour n'est pas vraiment percutant et très auto-satisfait, par-exemple montrer des gens qui rient tout du long quand le héros choisi le vélo et se lance sur la route. D'autre part, NC se fait exploser une burne et ça tombe assez à plat alors qu'il y aurait eu matière pour une scène forte, qu'elle soit humoristique ou stressante...

Franchement, j'aurais cru que ce film était un travail d'étudiant, un fils de riche, un gamin gâté qui réalise un caprice.