Des adolescents qui ne savent pas utiliser correctement une machine à voyager dans le temps !

Pour une première réalisation, je ne suis pas sûr que commencer sa carrière de cinéaste par un long-métrage traitant un sujet déjà maintes fois exploité au cinéma soit une aussi bonne idée. Des longs-métrages mettant en contexte des protagonistes voyageant dans le temps, modifiant le passé et provoquant des changements plus ou moins désastreux dans le futur, on en a déjà vu. La trilogie du Retour vers le futur nous en a déjà fait goûter sous tous les formes scénaristiques de ce contexte. Du coup, le jeune cinéaste Dean Israelite ne se valorise pas avec son oeuvre inutile, purement que du recyclage de films de même genre, avec un scénario loin d’être original, pas du tout émérite et surtout pourvu d’une flopée d'incohérences nuisibles, donnant au film un ton bordélique et non savoureux dans le visuel. D’autant que la mise en scène nous aide pas à suivre le scénario d’une manière logique et simple, certaines coupures de scènes passent assez mal, tantôt trop tôt, tantôt trop tard dans l'enchaînement des situations.

Sans compter le fait d’avoir trouvé les adolescents pas très émotif, c’est à peine si ces derniers participent réellement au tournage du film tellement que je n’ai rien ressenti chez eux. Rien qu’avec les défauts que je viens de vous en faire part, le long-métrage n’avait plus rien pour être sauvé. La seule chose qui aurait pu être motivante à voir dans cette réalisation est l’emploi du foot foutage, l’utilisation de la caméra subjective. Cette technique ouvre généralement les portes d'un nouveau genre de cinéma, celui qui nous fait plonger dans une production en étant l’un des personnages et de ce qu’il voit. Un procédé que j’admire potentiellement, cela créer une ambiance digne de jeux vidéo, où l’effet de l’horreur est multiplié au moins par 5 tellement. Dans cette réalisation, tout le film a été tourné entièrement par cette cette technique, ce qui est malheureusement une grave erreur.

Au bout d’un certain moment, la caméra subjective devient lourde, rébarbative, chiante et on commence à ne plus avoir l’impression de regarder une vraie réalisation mais comme une sorte de documentaire mal architecturé. Ce genre de technique marche uniquement quand on visionne un film d’action, voire même genre catastrophe comme le long-métrage Cloverfiel tourné entièrement par une simple petite caméra portable. Pour Projet Almanac, on n’est pas du tout dans ce cas-là puisqu’il y a peu d’action. Ce n’est qu’une série de catastrophes badines et des scènes de dialogues bancales et d'une stupidité affligeante. Aucun intérêt d’user le foot foutage, si ce n’est que pour nous fatiguer et de dégager une atmosphère monotone, sans vie et vide. Il aurait été plus éminent d’enchaîner des prises de vues réelles et des prises filmées par une caméra subjective, le réalisateur aurait au moins réussi à casser une linéarité, rendant son film moins superficiel.

Bref ! Cette réalisation n'a absolument rien de marquant, scénario sans ambition, des scènes trop longues, un mixage de deux genres de cinéma totalement foireux, un casting à la ramasse, beaucoup trop de défauts inacceptables pour en sortir satisfait de cette production. Pour un novice de réalisateur, c’est plutôt mal barré. Ce dernier aurait pu faire quelque chose de plus exploitable avec les technologie utilisées à l’époque du film, au lieu de reprendre bêtement ce qu’il a déjà été fait auparavant. Long-métrage totalement oubliable, seuls le suspense et les scènes mouvementés ont de quoi nous distraire pendant quelques moments mais ça reste basique dans l’ensemble. C’est à même se demander ce que les producteurs chercherait à atteindre financièrement avec cette œuvre que je qualifierais bien frivole. 3/10

• Regarde dans le miroir !


• Non ! Ça ne se peut pas ! C’est moi !