Voici un poliziottesco qui ne perd pas de temps : introduction avec une compil' des exactions ACAB du brigadier tête d'affiche qui se voit proposer des vacances par sa hiérarchie, il démissionne et va aider son ex impliquée dans une histoire d'hôtel de passe, d'extorsion et de trafic de came. Mais la direction se rebiffe, rouste notre héros et surine sa douce. Dommage qu'ensuite le rythme retombe : les méchants ont tout loisir de méchanter, tandis que le justicier prend toutes les mauvaises décisions, tombe dans chaque entourloupe et ne peut empêcher tout le reste du casting féminin de se faire dessouder.
Faut reconnaitre que Calogero Caruana ne dégage pas un franc charisme, que ce soit physiquement ou esthétiquement avec ses chemises trop serrées, ses costards ringards trop grands et ses pattes d'éph', sans parler de ses grimaces lors des rixes à grands coups de mandales rigides et téléphonées. Tout ceci lui donne un bon air de parenté avec le flic déglingos de Disco Asylum ! Le film autour de lui n'est pas dans le haut du panier du genre : Mario Bianchi, déjà responsable du miteux Enfant de Satan et surtout d'une très solide filmo porno, réalise sans grand génie un récit mal ficelé (le dénouement est incompréhensible) dans lequel les acteurs ne proposent pas de grandes prestations. Et pourtant, on est content de croiser Al Cliver en tueur à gage impitoyable et Richard Harrison en vieux beau trouble.
Le master du BR du Chat est très beau pour un film de cet acabit (avec une illustration intérieure du boitier bien choisie, les petits vicelards). En bonus, une brève interview de Alicia Leoni qui n'a rien de particulière à raconter, si ce n'est que Provincia Violenta était une production à l'économie, tournée vite fait et qu'elle n'avait jamais vue depuis. Son ressenti en le découvrant ? "Rien". Son impact sur sa carrière ? "Aucun". Et d'en rire, un peu gênée. On la comprend.