Psaume rouge par Alligator
Une plaie dans le cul comme on dit outre manche et atlantique. Je ne sais pas comment on dit outre-alpe, vous m'excuserez.
Ce film hongrois est un long râle, le mien et celui d'une histoire de rebellion agricole.
Oui, Jancso fait dans le symbolisme.
Non, décidément je ne supporte que douloureusment ce parti-pris artistique.
Ce n'est pas Omar qui m'a tuer, ce sont les gesticulations en longs plans-séquences des paysans face à la soldatesque encanassonnée, les discours politiques ou religieux à deux forints et le jeu figé des comédiens qui m'ont tuer.
Dès les premiers plans j'ai essayé. D'abord de me concentrer sur les chants révolutionnaires détournés, les chants et danses folkloriques, la beauté de la gente féminine avec ou sans tétons à l'air libre.
Mais très vite le simplisme du scénario et de la réalisation, laquelle m'a paru ampoulée, théâtrale, long ballet (dans le cul évidemment, comme on disait avec élégance plus haut) m'ont lancé de méchantes piques dans le cervelet.
Bref, une demi-heure vacillante entre circonspection et peurs. Ensuite, le doute n'est plus permis : il s'agit bien d'un film interminable, laid, au propos fade et à l'intérêt qui restera pour moi un mystère insondable.
Triste expérience, proche de l'Expérience de Mort Imminente (NDE/EMI), il m'a fallu trouver au fond de moi, très profond (souvenez-nous, cf plus haut), des trésors de patience, voire d'abnégation pour finir ce film. J'ai encore envie de pleurer. 127 minutes en enfer.
Néanmoins, je ne veux pas m'avouer vaincu, bien conscient qu'il y a quelque chose qui cloche dans ce ressenti. Plus tard, je m'armerai de courage et m'attaquerai à "Mon chemin" qui m'attend, le regard en coin, l'air mauvais. J'ai peur.