Nous sommes tous pris à notre propre piège.

Gus Van Sant ose un remake d'un des meilleurs Hitchcock. Il déplace l'histoire de 1960 à 1998, ceci implique des costumes actualisés, tout comme les voitures, la déco, etc..., les attitudes elles aussi sont modernisées, la musique partiellement rajeunie; le plus frappant est l'usage de la couleur que Alfred Hitchcock, lui, n'avait pas retenue pour l'original. De plus, le réalisateur s'autorise à montrer ce qu'on ne montrait pas à l'époque, ainsi on verra Viggo Mortensen nu dans la première scène, Anne Heche nue dans la scène de la douche, ou la branlette du voyeur Norman Bates. Les acteurs sont convaincants, à l'image de la très bonne scène du dialogue entre Marion Crane et Norman Bates derrière la réception. J'avais déjà vu et aimé ce remake, il se trouve que je l'ai à nouveau regardé le lendemain du (re-re)visionnage de Psychose; j'ai pu à nouveau l'apprécié. Ce remake est quasi Plan-pour-plan, ainsi on attend, on anticipe, on savoure d'avance les plans à venir. On peut se demander pourquoi faire un remake d'un tel Chef d'oeuvre quarante ans plus tard? j'en arrive à penser qu'un spectateur qui n'aurait pas vu l'original, apprécierait plus Psycho de 1998 que Psychose de 1960.