La masterpiece de Quentin Tarantino

L’éternelle classe de Vincent Vega, la répartie de Jules Winnfield, la bad ass attitude de Butch, la décontraction de Mia, une overdose, une tête accidentellement explosée dans une voiture blanche, un expert en nettoyage, un viol homo dans une cave, un sabre, un big kahuna burger, une mallette au contenu mystérieux, des dialogues existentiel, de l’humour noir, de la violence, du Twist, des références biblique, une affiche mémorable, un film culte : Pulp Fiction.


Quelle cuisson pour votre film? Bien carbonisée ou bien sanguinolent?


J'aurai mis un sacré bout de temps à écrire une critique sur un autre film que j'affectionne tout particulièrement. Difficile de ne pas écrire de la redite tant le film a été critiqué. Les émotions ressentie lors de la vision de ce film, rendant encore plus difficile la rédaction. Pourquoi Pulp Fiction m'a tant plu? Pourquoi je l'ai vu des tonnes et des tonnes de fois sans jamais m'en lassé et ce, malgré sa durée plus que conséquente. D'emblée, le casting fait saliver. John Travolta, Bruce Willis, Samuel L.Jackson, dans un même film?! Trois acteurs que j’adore, rien que ça attise la curiosité. C'est parti de cette constatation que j'ai lancé ce film, sans me douter une seule seconde que j'allais me prendre une nouvelle claque cinématographique à l’âge de 22 ans.


Et si Tarantino, de part son œuvre, avait voulu nous transmettre sa passion dévorante pour le cinéma voir, pour certains, la décupler? Lui qui au départ, ne faisait que ranger des cassettes dans un vidéo club est devenu l’un des plus grands réalisateurs. Tellement de choses bonnes à tirer de ce film fourmillant de détails frappant à chaque projection.


Au départ, les films où ca parle beaucoup, je les fuis, préférant l’action. Pourtant, avec Pulp Fiction, Tarantino, de par son intrigue et ses dialogues, m’a donné envie d’allé au-delà, apprenant de nouvelles choses au travers de sa manière de filmer et ses discours au départ banales. Mais ce n’est pas tout, illustrer la ville de Los Angeles de la manière dont il l’a illustrée, Tarantino m’a fait me souvenir de cette époque qui m’a toujours fascinée en regardant la série Happy Days: les fifties. Pulp Fiction trempe dans les fifties. Mon dieu ce que j’aurai aimé visiter les plateaux de tournage de ce film. Les musiques, l’ambiance vieux polar modernisé, ses couleurs rétro, jusqu’à la manière de filmer, je crie au génie.


Franchement, imaginez un caméraman installé avec sa caméra dans un petit coffre pour filmer ce minuscule plan voyant Vincent et Jules sortir leur attirail ? Avec Pulp Fiction, Tarantino ose, illustre la brutalité, la violence humaine, le sarcasme, réinvente le film noir un peu comme il l’avait fait pour Réservoir dogs. J’ai beau fuir toute sorte de choses politiquement incorrect, Pulp Fiction, je le revendique haut et fort : je l’aime à la folie. Immersif, ce film me transporte à chacune de ses visions.



C’est comme ça qu’on voit si on se plaît avec une personne, quand on
peut se taire tout à fait, au moins une minute et profiter du silence.



Pulp fiction où Los Angeles comme vous ne l’avez jamais vue


Des films se déroulant à Los Angeles, pour un jeune homme qui, depuis sa plus tendre enfance a baigné à coup de vhs de films de Schwarzy, Stallone et Bruce Willis, il connait la ville par cœur. C’était mal connaitre Tarantino, situant son intrigue dans le monde pas très légal de Los Angeles.


Architecture googie (rétro-futuriste), style propre à l’architecture de Los Angeles qui a notamment créée des cafés farfelus, Quentin Tarantino vous montre Los Angeles comme vous ne l’avez jamais vue. A Los Angeles, chaque bâtiment est bizarre, attisant la curiosité, attirant l’œil des automobilistes et des piétons avec ses toits partant dans tous les sens. Tarantino rend justice à cette ville qu’il connait comme sa poche.


Les lieux marquants, ce n’est pas ça qui manquera dans Pulp Fiction. Seulement, un endroit célèbre ne peut être oublié par tous ceux ayant vu notre film : le Jack rabbit Slim’s.


Une séquence de quelques minutes aura eu pour effet que Pulp Fiction gagne mon cœur. En passant par le Jack rabbit Slim’s, impossible de ne pas ressentir le vintage, cette bonne vieille époque des fifties. Alors que son extérieur est un bowling désaffecté sur lequel ont été ajoutés des néons sur son enseigne, l’intérieur a beau être un restaurant avec sa célèbre piste de danse, c’est un pur lieu de pèlerinage pour tous fans des fifties.


Accompagnant Vincent et Mia, nous faisons une visite de ce lieu remplit de petits détails importants. D’Elvis Presley en passant par Marilyn Monroe, Mamie Van Doren (sex symbol des années 50), James Dean, Johnny Roventini (égérie de petite taille des cigarettes Philip Morris, habillé en groom), et Zorro, de ces vieilles voitures coupées en deux pour y placer des tables, à cet énorme circuit de petites voitures où hommes et petits garçons s’amusent, au Jack rabbit, enfants comme adultes ne sont pas oubliés. Notre restaurant, avec sa célèbre piste de danse illustrée par un cadran d’horloge pour les concours de twist et de chants, fait très restaurant façon courses automobiles. Ce restaurant a marqué les esprits, et continue aujourd’hui encore.




  • C’est quoi cette boite ? - Le « jack rabbit slims ». Tu devrais aimer ils ont du Elvis. - J’ai envie d’un steak allons ailleurs. - Ils
    ont des steaks ici, atterris. Sois pas si... [Elle fait le geste de
    dessiner un carré] - C’est bon pas la peine de me faire un dessin !



La philosophie existentielle selon Tarantino


Pulp Fiction vous propose non pas une histoire mais trois histoires entremêlées au rythme des musiques choisies. L’idée des trois intrigues : les reliées entre elles. Tueurs, paumés en marge de la société, chacun à son mot à dire. Quentin Tarantino oblige, il y a du franc parlé, de la vulgarité. C'est un fait, ça papote beaucoup. En d’autres termes : du Tarantino pur jus. Seulement, pas de discussions pour ne rien dire. De vraies conversations, des dialogues justes, des dialogues lucides.


Trois histoires se croisant, trois histoires qui finalement n’en font qu’une. Les thèmes ont beau êtres connus, la manière dont la narration est construite fait toute la différence. Nos trois histoires semblent êtres dans le désordre. A nous de les reconstituer dans l’ordre, voir à quel moment tel ou tel évènement se situe chronologiquement. Un procédé jamais exploité de cette façon. Aussi riche et complexe tout en contant des histoires simples, ça ne se trouve pas dans tous les coins de rues dans le monde du cinéma.


Le thème des couleurs, des classes sociales, Pulp fiction reflète bien la nature telle que nous la connaissons. L’humain et ses travers, l’humain et ses bas instincts revenant toujours à la charge même s’il tente de les mettre de coté. Comment aurions nous réagis en vivant ce que les protagonistes de notre film ont vécus ?



"La marche des vertueux est semée d’obstacles qui sont les entreprises
égoïstes que fait sans fin, surgir l’œuvre du malin. Béni soit-il
l’homme de bonne volonté qui, au nom de la charité se fait le berger
des faibles qu’il guide dans la vallée d’ombre de la mort et des
larmes, car il est le gardien de son frère et la providence des
enfants égarés. J’abattrai alors le bras d’une terrible colère, d’une
vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui
pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu. Et tu connaîtras
pourquoi mon nom est l’éternel quand sur toi, s’abattra la vengeance
du Tout-Puissant !"



Digne hommage aux vieux polars


L’homme de main sortant avec la femme du caïd mais n’a pas le droit de la toucher, la montre en or, le combat de boxe truqué, de l’archi connu, tout droit sorti des plus grands polars. Tarantino met ça au gout du jour avec sa propre touche perso. Le but du réalisateur n’est pas de montrer dans son film des types qui se descendent. Le but est de montrer comment, dans une situation absurde, irréelle, l’humain réagit. Quels choix fera-t-il ?


Au cœur de notre film, nous trouverons l’attitude amusée, immature dont l’être humain fait preuve face aux situations qui le dépasse. C’est là que Pulp Fiction, sous ses airs de polar sérieux pimente son intrigue en y ajoutant de multiples scènes cocasses, de punchlines et scènes cultes grâce à ses héros qui en ont sacrément dans le pantalon.


Vincent dans la première histoire, Butch dans la deuxième, Jules dans la troisième. Tous les trois seront entourés de personnages secondaires interprétés par des stars connues (Harvey Keitel, Quentin Tarantino lui-même, Christopher Walken, TIm Roth que l'on découvrait dans Reservoir Dogs, Steve Buscemi et cette tête à claques qu'est Peter Greene). Pourtant, nos trois héros, auront parfois, chacun leur tour, un rôle majeur dans les histoires des autres. Pour ce qui est des rôles secondaires, certains seront importants comme Marsellus Wallace (Ving Rhames) par exemple, que nous retrouverons dans les trois histoires. Il est la base stable faisant le lien entre les trois histoires.



Maintenant quoi ? Je m’en vais te le dire moi quoi ! J’appelle deux
experts complètement défoncés au crack qui vont travailler nos deux
copains. Avec une paire de pinces, un chalumeau et un fer à souder.
Est-ce que tu m’as entendu ! Espèce de porc ! Je suis très loin d’en
avoir fini avec toi ! Je vais te la jouer à la flamme bien moyenâgeuse
!



Au final, Quentin Tarantino a réussi son job : me divertir, me fasciner, tout en décuplant ma passion pour le cinéma. Des acteurs géniaux charismatiques et attachants au possible, un mélange de genres, des répliques et une bande originale savoureuses, un stock incalculable de références filmiques et autres références à la culture pop, pour tous les cinéphiles ou apprentis cinéphiles, Pulp fiction c’est le film de rêve.

Jay77
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le 4 mars 2018

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