C’est compliqué de se maintenir au sommet, il faut sans cesse se remettre en question et rester bien informé pour couper l’herbe sur le pied des prétendants au trône. Il faut également savoir se diversifier dans ses activités afin de rester dans le coup, et si vous laissez échapper le moindre signe de faiblesse, les concurrents en profiteront pour vous marcher dessus. Chaque Pusher s’intéresse à la descente aux enfers d’un nouveau protagoniste dans l’univers criminel impitoyable de Copenhague. Cette fois-ci il va s’agir de Milo, un parrain vieillissant, spécialisé uniquement dans le trafic d’héroïne, qui un jour pas comme un autre va se retrouver avec une cargaison d’ecstasy en place de la came habituelle. Comme il ne connait rien à ce nouveau marché, il envoie Little Muhammed, un petit dealer s’étant fait une renommée dans les quartiers de la cité, au point qu’il s’autoproclame comme étant le nouveau « Roi de Copenhague ».
Très confiant, le Parrain va lui manquer de respect en le surnommant « King Kong », mais le fait est qu’il a quand même besoin de ses services, alors il va l’envoyer dans la gueule du lion afin d’écouler le stock sous la surveillance de ses subordonnées. Mais ses hommes tombent malade à cause des pâtés avariés qu’il leur a accidentellement cuisinés, alors qu’il est déjà pris dans le rush des préparatifs de mariage de sa fille Milena. Comme si le stress de l’organisation ne suffisait pas, Little Muhammed ne donne plus aucun signe de vie depuis plusieurs heures, tandis que Milena et son futur mari veulent contraindre Milo à lui céder des parts de marché sous peine d’aller marchander avec la concurrence et alors que les Albanais réclament désormais leur argent sous peine de le forcer à accepter un nouveau partenariat. Humilié, poussé à bout, dépossédé de sa marchandise alors qu’il est en pleine période de sevrage, Milo va peu à peu perdre le contrôle de la situation face à la pression et replongée dans ses vieux travers, et pourtant la journée est loin d’être terminée…
Pusher III L'Ange de la Mort c’est un peu Le Parrain version Danois, suivant la déchéance d’un vieux félin auquel on aurait limé les griffes. Diminué par une addiction pernicieuse qu’il tente de combattre ainsi que par une prise de décision bien moins clairvoyante qu’autrefois, c’est un Milo bien plus humain qui nous est dépeint, à tel point qu’il va commettre l’erreur de montrer de la tendresse et de la vulnérabilité notamment à cause de son affection pour une fille qui ne le respecte pas et ne pense qu’à profiter de lui. Les règles du jeu ont désormais changés dans le milieu avec l’arrivée du libre espace Européen et de son melting pot de criminelles. Les paroles d’hommes n’engagent à rien, Milo fait donc plus figure d’antiquité que d’autorité aux yeux de la nouvelle génération qui n’attend que le moindre faux pas de sa part pour récupérer ses parts de marché et le bouffer tout cru. Alors pour mieux réaffirmer sa position, le vieux lion va se déchaîner et laisser exprimer sa face la plus sombre, celle d’un psychopathe sujet à des pulsions extrêmement violentes et dévastatrices, condamnant de ce fait tous les espoirs de rédemption qu’il avait pu esquisser. La vision d’une piscine asséchée confortera bien l’état émotionnel dans lequel se retrouvera Milo à l’issue de cette nuit, tant au bord du précipice qu’au bout du rouleau. Le jour se lève enfin, mais l’avenir semble bien incertain.