En tant que grande émotive, j’ai l’habitude de pleurer devant les films. Et j’aime ça, énormément.
Je pleure souvent pendant, et toujours après. La tristesse qui m’envahit à la fin prend d’ordinaire la forme d’une averse violente : lourde, intense, bruyante, mais brève. C’est un déluge qui me traverse, m’épuise, me rince puis laisse place à une éclaircie.
Après Put your soul on your hand and walk, il n’y a pas eu d’averse, pas de torrent, pas de déluge et surtout pas d’éclaircie. Seulement une bruine persistante, fine et douloureuse. De longues heures durant, l’humidité des larmes est restée suspendue, laissant parfois une goutte solitaire glisser sur ma joue. Pas de tempête libératrice, seulement une pluie grise et continue.
Cette tristesse interminable s’explique sûrement parce que cette fois, ce n’est pas du cinéma : c’est la réalité. Une réalité qui dure, qui s’installe, qui refuse de se taire. Comme cette bruine obstinée, la guerre à Gaza s’étire depuis bien trop longtemps. C’est un film nécessaire, que chacun devrait voir — pour que nul ne puisse détourner les yeux de cette pluie qui n’en finit pas de tomber.