C'était boulversant. J’avais déjà en tête le destin tragique de Fatima, ce qui rend le film encore plus lourd. Chaque appel, chaque mot qu’elle prononce prend un sens tragique. La voir parler d’avenir, de voyages, d’une vie normale…
Ce que j’ai trouvé particulièrement fort, c’est le parallèle permanent sur l’idée de prison et les contraintes autour de la Liberté. Sepideh Farsi, la réalisatrice, est bloquée hors de Gaza, mais aussi hors de son propre pays, l’Iran. On la voit voyager partout, au Maroc, au Canada, en France… mais jamais là où elle veut vraiment être. En parallèle, Fatima est enfermée dans Gaza, et elle rêve d’ailleurs. Elle parle de Rome, de normalité, de liberté. J'ai trouvé cette symétrie assez forte.
C’est brut, direct. Et ça fait mal. On voit l’évolution de Fatima au fil du temps, ses réponses de plus en plus difficiles, ses idées plus floues… Comme un effacement progressif. Et pourtant, elle rappelle sans cesse qu’elle n’est qu’une jeune fille « normale », qui voudrait vivre normalement.
C’est un documentaire nécessaire; par ce qu’il dit et montre, par ce qu'il nous fait réaliser. On prend la réalité en pleine face et ça fait mal.