Quand on a 17 ans est un nouveau film de Téchiné qui parle de la jeunesse. Ce n'est évidemment pas la première fois, il n'y a qu'à penser aux Roseaux Sauvages mais on peut citer également Rendez-vous, J'embrasse pas, Les égarés, les Témoins, ...des films où des jeunes gens, parfois adolescents, souvent homosexuels, sont portés par le désir de la vie et les pulsions de l'amour, irrépressibles et mal contrôlées.
C'est évidemment le cas ici avec deux lycéens joués par (Kacey Mottet-Klein et Corentin Fila) qui s'épient, se battent, pour finalement s'aimer. Téchine traduit ces hésitations, ces évolutions par le corps ; les corps à corps sont d'abord synonyme de lutte et de bagarre pour finir dans des étreintes amoureuses partagées. Encore plus que dans Les Roseaux sauvages où le viril Stéphane Rideau se révéler être attiré par les garçons, Téchiné détourner les codes habituels du virilisme : ces deux adolescents qui boxent, se baignent nus dans un lac sous la neige sont bel et bien, non seulement des être ultra sensibles, mais également des homosexuels ; les clichés en prennent un coup, au sens propre et figuré. Tout ici surtout affaire de nature et ces corps qui vibrent semblent être en osmose avec la nature qui les entoure ;Téchiné retrouvant là ses Pyrénées natals dans une déclinaison montagnarde des saisons. Mais le cinéaste étudie également le rapport aux pères également avec deux fils en admiration du leur (qu'il soit le géniteur ou juste le père légal, il n'y a aucune différence).


Mais surtout, une fois les passions dépassées, Quand on a 17 ans met bel et bien en place un cercle vertueux d'entraide entre deux familles à des moments clef de leur existence (décès d'un côté, naissance de l'autre) : tout peut finalement couler de source, si tant est que l'on soit ouvert à l'autre. Le discours pourrait paraître un peu trop beau, un peu trop béât dans un autre film ; il ne l'est pas ici, Téchiné filmant cette histoire d'amour d'une manière rude, à l'image de la nature fruste qui lui sert de décor.

denizor
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le 14 janv. 2020

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denizor

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