Chaleur humaine

Deux ans après son très réussi revival, revoici ce cher agent 007 dans la suite directe de Casino Royale. Cette fois-ci réalisé par le Suisse Marc Forster, ce nouveau Bond s'avère être un excellent divertissement bien qu'il contienne hélas plus de défauts mineurs que de qualités... La principale faute à un scénario beaucoup moins attractif que son prédécesseur, l'intrigue n'étant qu'un prétexte pour terminer l'histoire Vesper et dévoiler enfin qui se cachait réellement derrière les magouilles de Casino Royale.

Étouffé par une multitude de scènes d'action ne nous laissant quasiment aucun temps, le script devient au fur et à mesure très banal au final, nous amenant à une certaine déception. De plus, lesdites scènes d'action sont un poil brouillonnes, filmées caméra à l'épaule avec un montage excessivement nerveux afin de coller au mieux à cette nouvelle mouvance instaurée notamment par la trilogie Jason Bourne. En revanche, la noirceur du film est bien présente tandis que Bond prend petit à petit un peu plus d'ampleur, confirmant par ailleurs le choix judicieux de Daniel Craig en 007.

Le reste des personnages est quant à eux attachant à défaut d'être pleinement mémorable, certains étant tout simplement des faire-valoir bien maigrichons (comme Gemma Arterton, battant le record de la plus courte apparition à l'écran pour une James Bond girl). On notera en revanche l'excellente prestation de notre Mathieu Almaric national, parfait en méchant au sang froid, ainsi que la pulpeuse Olga Kurylenko dans un rôle similaire à celui que tenait Carole Bouquet dans Rien que pour vos yeux.

Appuyé par la mise en scène envolée de Foster, le long-métrage divertit donc efficacement malgré le fait qu'il ne soit au final qu'un prétexte pour finir la trame amorcée dans l'épisode précédent. Ainsi, nettement moins prenant et travaillé que Casino Royale et bien en dessous de certains classiques de la saga, Quantum of Solace n'est pas ce que l'on peut appeler une suite supérieure à l'original, le trop plein d'action et le manque de charme alourdissant le film d'un certain manque de créativité.