Mourir autrement

Suite du parcours Bond. Cette fois, j’avais déjà vu le film. Mais la dernière fois, n’ayant pas vu Casino Royale au préalable car pensant que, comme tout Bond, l’intrigue n’avait pas de lien avec un autre film, je n’avais pas compris grand-chose. J’avais mis ça sur le compte d’un récit brouillon et d’un personnage inutilement ronchon.

Et donc en effet, c’est la suite directe de Casino Royale. Bond tente de remonter le fil d’une organisation secrète qui serait à l’origine de la mort de sa chérie. Ça le mène sur la piste d’un riche type qui souhaite accaparer un désert en Bolivie, quitte à fricoter avec un dictateur en devenir. Et que fait la CIA dans tout ça ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça commence fort par une scène de course-poursuite tonique en Italie. C’est à peu près le rythme du film au final : quelques palabres entre deux scènes qui bastonnent. La série semble s’orienter résolument vers l’action au détriment de l’ambiance et de l’infiltration. Il en résulte un film inhabituellement resserré sur 1h45. Au rayon des réussites, on citera les décors, de Sienne au Panama en passant par le désert chilien. C’est de toute beauté. On citera également l’interprétation. Olga Kurylenko est d’autant plus parfaite que son personnage n’est pas écrit pour être un simple corps consommable. La malice de Gemma Arterton est toujours la bienvenue. Amalric est généralement agaçant, il l’est là aussi, mais ça passe bien. Enfin, Craig nous refait son numéro de Bond ronchon. Est-ce vraiment Bond ? Toujours pas, selon moi. Mais c’est un bon personnage de thriller. On citera aussi la mise en scène nerveuse. En effet, les scènes d’action sont à couper le souffle, tant et tellement qu’elles essoufflent par leur montage à la sulfateuse. Mais indubitablement, ça fonctionne. La faiblesse du film tient dans son scénario. Trop mince et trop élusif, il ne permet pas de rentrer dans la profondeur des enjeux et ne fait que suggérer des pistes. Il en est de même des dialogues, naturels, mais chiches. Certains éléments paraissent être de grosses facilités. Ainsi, une fois encore, Bond est suspendu. Le rôle des Américains n’est pas assez appuyé. Surtout, Bond semble se soucier d’une morale qui n’est pas de son ressort. On rappellera alors le contexte : la production et le tournage se font en pleine grève des scénaristes et beaucoup de choses sont décidées et écrites à l’arrache. Ceci expliquerait cela.

Ainsi, c’est une bonne suite et un bon thriller d’action. Un peu léger sur le fond, il mise tout sur la forme et ça fonctionne.

>>> La scène qu’on retiendra ? Facile. La scène que j’avais retenu de la dernière fois, c’est la dernière scène apocalyptique dans cet incroyable bâtiment dans le désert. Franchement, ça en jette !