Les nouvelles réalisatrices françaises ont, depuis quelques années, suivant l'exemple de Julia Ducournau, défriché des terres vierges dans le cinéma dit de genre, ne nourrissant plus aucun complexe vis-à-vis du conformisme de leurs pairs hexagonaux. Elles osent beaucoup, c'est à cela qu'on les reconnaît, sans peur pour convoquer le malaise ou le mauvais goût. Julia Kowalski fait partie de cette race et Que ma volonté soit faite possède un art climatique assez évident, même si on pourra lui reprocher d'avoir une vision de la campagne française pas très reluisante. Passons sur cette absence de nuances, le film ne manque pas de puissance pour évoquer une épizootie inquiétante et la sauvagerie animale de quelques représentants pas très glorieux de l'espèce humaine. On aurait aimé que la cinéaste, dont la mise en scène se révèle assez impressionnante, avec une actrice principale qui ne l'est pas moins, en la personne de Maria Wróbel, soit plus rigoureuse dans son intrigue, ou moins livrée à l'incohérence, si l'on préfère, empêchant un équilibre convaincant entre le réalisme du récit et l'aspect fantastique et maléfique qui le contamine assez souvent. Non que l'on ait espéré absolument une explication à tout ce que subit ou exorcise son personnage principal, mais au moins une ligne narrative un peu moins erratique, afin de susciter une meilleure compréhension, voire une véritable émotion, complètement absente ici.