Tristes tropiques
De loin le meilleur film traitant du génocide du Rwanda. Pour avoir lu beaucoup de livres et vu pratiquement tous les docs et films sur ce sujet, je pense qu'on peut considérer "Sometimes in april"...
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le 21 mai 2015
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SOMETIMES IN APRIL est un chef d'œuvre et rentre facilement dans mes films historiques que je préfère. Le récit du génocide rwandais est absolument effroyable et émouvant. Le film te poignarde le cœur à plusieurs reprises et le visionnage a été dur et vraiment compliqué à cause de sa dureté. Je vais faire une review différente de d'habitude pour un film qui le mérite amplement et qui est malheureusement trop méconnu.
𝙐𝙣 𝙜𝙚́𝙣𝙤𝙘𝙞𝙙𝙚 𝙤𝙪𝙗𝙡𝙞𝙚́ :
Je voudrais commencer cette review par une prise de conscience collective autour de ce film. En effet, Raoul Peck met la lumière sur un génocide souvent oublié et très injustement mis de côté. Notre société occidentale a tendance à oublier l'horreur de ce génocide et on n'en parle absolument jamais. Quand on parle de génocide on parle de la Shoah ou actuellement on aborde la situation palestinienne mais peu de personnes parle du Rwanda et pourtant, l'horreur n'a pas été différente des autres génocides.
Le regard posé par Raoul Peck sur le génocide est très important car il aborde la justesse du point du vue Rwandais sur la situation. On assiste à un délaissement occidental du Rwanda alors même que le génocide était connu de tous. L'ethnocentricité des pays occidentaux a amené à une occultation totale de la situation au Rwanda. Le film apparait alors comme un cri du cœur, seulement un an après les jugements par le tribunal pénal international pour offrir une prise de conscience courageuse et dénonciatrice de ces 100 jours d'horreur. La plaie n'est pas cicatrisée mais l'enjeu de mémoire est trop important pour attendre plus longtemps.
C'est aussi l'occasion de montrer un point de vue médiatique présent bien qu'il n'ait absolument pas aidé à la prise de conscience malheureusement. Beaucoup de moments présentent le point de vue occidental ce qui est très intéressant surtout vis-à-vis des ressortissants où la situation est vraiment inhumaine.
𝙇𝙖 𝙢𝙚́𝙢𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙍𝙬𝙖𝙣𝙙𝙖𝙞𝙨𝙚 :
Le film se place comme étant symbolique dans la reconstruction du Rwanda après les multiples massacres de Tutsis. On suit le destin de deux frères dans la fermeture d'une plaie qui ne souhaite pas être refermée. L'œil de la justice face à ces innombrables horreurs parait injuste et même trop détaché des émotions pourtant encore présentes après l'invivable traumatisme.
Raoul Peck porte un œil sur le témoignage, sur la culpabilité et le traumatisme et nous rend une fresque émouvante et difficile. La peine ressentie d'une population qui essaye d'avancer malgré la présence de ces lieux de massacres autour d'eux apparait comme une tâche impossible, même encore aujourd'hui j'en suis sûr. Les multiples organisations gouvernementales s'illustrent dans une inaction et dans une occultation qui rendent davantage la tâche compliquée pour les Rwandais.
𝙇'𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙙'𝙪𝙣 𝙜𝙚́𝙣𝙤𝙘𝙞𝙙𝙚 : 𝙫𝙞𝙤𝙡𝙚𝙣𝙘𝙚 𝙗𝙤𝙪𝙡𝙚𝙫𝙚𝙧𝙨𝙖𝙣𝙩𝙚 :
Le déversement de la violence hutues sont des moments horribles dans le film. Les lieux de paix ne sont plus qu'une mare de sang, où gisent les corps criblés de balles ou découpés à la machette. Je ne me suis vraiment pas senti à l'aise devant la scène de l'école ou encore la scène dans la mare qui sont vraiment affreuses.
Mais Raoul Peck n'occulte rien, la violence est montrée par d'autres manières que de simples chiffres ou de simples phrases, il montre la souffrance aux yeux de tous, illustration d'un courage sans faille. La violence est également psychologique comme celle de perdre sa famille du jour au lendemain dans un massacre où les femmes et enfants ne sont absolument pas épargnés. Une violence psychologique qui nous met face au deuil, à la peur et au doute face à la survie de soi et de ses proches. Le syndrome du survivant est évidemment un des facteurs forts de cette horreur psychologique omniprésente. Finalement l'horreur subsiste même après le génocide où les destructions matérielles rappellent la vive blessure qui marque la population. Se rendre dans une école délabrée où l'on connait l'horrible passif du lieu, ça fait mal et l'ambiance ressentie fait froid dans le dos.
𝙐𝙣 𝙘𝙖𝙨𝙩𝙞𝙣𝙜 𝙥𝙪𝙞𝙨𝙨𝙖𝙣𝙩 𝙚𝙩 𝙛𝙤𝙧𝙩 :
Je voulais finir ma review en abordant le casting qui fait preuve d'un courage énorme en jouant des scènes extrêmement compliquées émotionnellement. Les performances sont magistrales surtout celle d'Idris Elba qui m'a vraiment eu pendant toute la durée du film entre blessure et reconstruction, son jeu était absolument parfait.
Je n'oublierai pas ce film tant il est puissant et agit comme une véritable pièce mémoriel pour une population qui cicatrise encore. C'est un vrai chef d'œuvre beaucoup trop méconnu !
Créée
le 15 août 2025
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De loin le meilleur film traitant du génocide du Rwanda. Pour avoir lu beaucoup de livres et vu pratiquement tous les docs et films sur ce sujet, je pense qu'on peut considérer "Sometimes in april"...
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le 21 mai 2015
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Pas vraiment fait dans la finesse, mais Peck a cette espèce de respect profond et mature pour son sujet, de méticulosité assidue à travailler des années, s'informer minutieusement, et tout cela rend...
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le 28 févr. 2013
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