En quête perpétuelle d'assouvir mon amour immodéré des "Comédies italiennes", je tombe par hasard sur ce Zampa méconnu et alléchant.
Autant le dire tout de suite, ce n'est pas une "Comédie italienne", ni à l'italote d'ailleurs, mais une étude de mœurs technocolorisée axée sur la vendetta et "l'honneur" particuliers à certains coins de la Méditerranée (ou du monde). Généralement pas des start-up nations même si la bouffe y est bonne.
L'infortuné Efisio (époustouflant Ugo Tognazzi) se retrouve malgré lui dans un engrenage de galères issus de mœurs qui semblaient déjà totalement anachroniques en 1965. Inutile de résumer, il faut peu à peu voir le truc se mettre en place entre meurtres, bannissements et autres renoncements. Cela aurait pu être glauque (ou grossier) sans l'interprétation sans faille des comédiens petits et grands.
Zampa est très subtil dans l'observation du décalage entre obscurantisme (pardon tradition) et modernité, bien souvent par quelques plans silencieux sur les touristes ou du "continent". Ca aère le truc qui aurait été bien plus pesant en N&B.
Bref, pas un film de 14 juillet, ni une comédie mordante à la Risi le nez dans le "Miracle italien" mais une œuvre complexe et assez étouffante qui mérite sans doute (un jour) une seconde vision, débarrassé du suspense du récit pour se concentrer sur le reste, à commencer par les non-dits.
Je ne suis pas persuadé que les Sardes gardent, depuis, Zampa dans leur cœur…