Un genre n'est jamais la garantie de la qualité d'un film. C'est une règle fondamentale qu'on oublie parfois, ici quand on parle de ces bons vieux giallos à base d'image travaillée, de symboliques chiadées et d'assassins pervers. Avec la ressortie de plus en plus de giallos, on commence à nous ressortir le gros du mouvement, les commandes express tournées en mode presto sans mousse pour enchaîner avec les suivants. Un truc qui ne pardonne pas.


Ce film est particulièrement ennuyeux pour l'ensemble de ses protagonistes, d'une banalité qui n'est jamais efficace une minute pour capter notre attention. Il faut que le spectateur ait envie d'aimer le film pour tenter de s'y intéresser. Et quand c'est le cas, c'est peine perdue. Le film plante une thématique des oiseaux qui ne sert absolument à rien (à rien du tout, j'insiste, pourtant le symbole revient pendant plusieurs séquences), le film ne donne pas un seul indice sur l'identité du meurtrier (enfin, comme il montre très vite que c'est une femme avec un voile noire, on ne pariait que sur le casting masculin avec mes amis (encore un de ces pervers homosexuels pédophiles qui portait le soutien gorge de maman, et qui porte toujours des robes d'ailleurs, vous comprendrez en voyant le film)). Résultat, les séquences s'enchaînent sans la moindre tension. La seule chose qui fait tenir le film, ce sont les codes du giallo qui tournent à la nanardise...


En effet, à maintes reprises, le film nous fait le coup du "vous y avez cru mais non". Du genre 5 ou 6 fois, ce qui revient à dire que le film se fout de notre gueule. Il ne donne rien à voir, mais fait comme si... Ce qui donne des scènes surréalistes. La mystérieuse vieille meurtrière au voile noire, incarnée par la caméra en vue subjective qui se rapproche des victimes, se rapproche de face à plusieurs reprises des personnages avant qu'un deus ex machina n'avorte le meurtre. Mais pendant cette séquence, la caméra est seule avec la victime dans une cours avec un regard fixe. Et personne ne remarque jamais cette vieille hyper ambigue. Autre exemple, la femme du héros rentre dans son appartement, et là, une personne avec des mains gantées s'introduit dans l'appartement sans rien dire. La femme se met en quête de trouver cette présence en s'armant d'un couteau. Elle entend du bruit dans la salle de bain. L'eau coule. Et là, une vieille femme gantée lui touche l'épaule. "Yé soui la fame dé ménache !" Non ?! Ils ont sérieusement osé ? Oui...


Bref, avec une direction artistique quelconque et des prétextes aussi vulgaires, Qui l'a vue mourir mérite de retourner fissa dans les archives du cinéma italien.

Voracinéphile
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le 24 nov. 2015

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