Aléxandros Avranás sait pertinemment que le festival de Venise, le seul qui lui ouvre ses portes, a ses codes : l’esthétisation y est reine - au détriment du fond, dira-t-on. En effet, d’aucuns accusent la sélection de privilégier des œuvres très stylisées mais pauvres sur le plan narratif ou idéologique. L’image semble primer sur le propos, avec des films visuellement éblouissants mais creux. Quiet life n’échappe pas à ce constat.
En traitant le thème des migrants, comment un cinéaste peut-il ne pas avoir un point de vue complexe, nuancer son regard, susciter de l’empathie, proposer une réflexion, élaborer un itinéraire ? Comment peut-il se limiter à créer des ambiances hyperréalistes parmi des décors aseptisés et des espaces impersonnels avec des personnages glaciaux et inhumains pour vouloir créer du sens ? Récemment L'histoire de Souleymane ou encore Io Capitano explorèrent ces questions épineuses, avec brio, eux.
Aléxandros Avranás faillit indéniablement à sa tâche. Sans parler du rythme du film, qui le rend soporifique, il ne réussit jamais à toucher ni à raconter, se limitant à enfiler des images aux jolis effets, avec des touches déplacées d’humour absurde.