Après trois films, dont un échec commercial nommé Mea Culpa, Fred Cavayé s'est sans doute obligé d'aller vers un genre plus commercial s'il voulait continuer à travailler, à savoir la comédie. Et quoi de mieux que Dany Boon, le roi des entrées, pour cette histoire qu'il a réalisé en tant que mercenaire.
Donc, Dany Boon joue un violoncelliste qui a, comme on dit, des oursins dans les poches. Il ne veut rien dépenser, est très économe, et sa pingrerie est telle qu'il n'a qu'une seule ampoule chez lui, et qu'il la change quand il va une pièce ! Tout va changer quand il découvre qu'il a une fille, issue d'une relation avec une femme où il avait utilisé un préservatif qui périmait... en 1964.
Le drame de ces comédies est souvent de justifier pourquoi. Donc, le spectateur n'a plus aucun travail à faire, et tout nous est expliqué : le fait qu'il soit radin vient d'une volonté de sa mère, alors enceinte de lui. Et c'est un peu comme ça tout le long, notamment l'arrivée de sa fille jouée par Noémie Schmidt, ou les problèmes d'argent de son voisin, qui accumule les credits revolving.
Mais j'avoue que tout n'est pas à jeter, notamment la première demi-heure, et en particulier le repas dans un restaurant de poissons, qui coute bien sûr très cher, avec une femme jouée par Florence Arné, où le fait de payer l'addition lui cause des sueurs froides et il rêve de fuir. A ce moment-là, on voit une parodie de Shining, dont les fameux coups de hache avec les rapides mouvements de caméra. Il faut avouer que Dany Boon est assez bon.
Mais pour la technique, outre le moment Shining, il faut dire que c'est filmé en pilote automatique, avec une lumière atroce, qui semble justifiée par le fait que le personnage de Dany Boon n'a qu'une seule ampoule dans toute sa maison. Et, pour en revenir là-dessus, le côté surligné, plus l'émotion qu'on veut chercher à la fin, avec la maladie, est franchement insupportable. Il faut TOUJOURS rattraper un personnage, on dirait que c'est inscrit dans les codes de la comédie française actuelle.
Du coup, malgré ses faiblesses, le film est un gros succès, le premier pour Fred Cavayé, qui réalisera d'ailleurs une autre comédie, Le jeu. Preuve sans doute que le polar, c'est fini... malheureusement.