Mario dans GTA

Ralph la casse, et Vanellope sont de retour dans cette mise à jour pleine de surprises. Une idée brillante des créateurs amène les héros à quitter leurs jeux vidéos d’arcades rétro pour plonger dans l’univers infini de l’internet. L’interprétation du contexte avec cette mégalopole grouillante d’activité est un régal pour les yeux, et un puits sans fond pour l’imaginaire. J’ai adoré.

Les personnages sont toujours aussi attachants, les nouveaux venus sont drôles et inspirés. Les univers que l’on visite sont les visions des artistes de ce que devraient être les structures des sites internet populaires que visitent nos avatars lorsqu'on surfe sur le net. Tout est alors pensé selon cette question : si les Q.G. de Ebay, Google, ou Pinterest existaient dans ce monde, à quoi ressembleraient-ils ? Les jeux en ligne sont brillamment synthétisé dans une sorte de GTA punk apocalyptique dont Vanellope est prise de passion, jusqu’à reconsidérer même l’endroit où elle veut désormais vivre. Le concept déborde d’autodérision en ce qui concerne le site internet de Disney où travaillent les princesses et autres personnages d’univers étendus, tout cela dans une joyeuse cacophonie. Il s'agit certainement du passage le plus satisfaisant de l’œuvre, même s’il s'accommode d'un fan service assumé, mais légitime, dans lequel Disney s’engouffre volontiers (apparemment). Le groupe devrait alors éviter à l’avenir de retenter ce genre de manoeuvre s’il ne veut pas être taxé de facilité… quoi qu’il en soit, pour le moment ça passe bien, et ce second degré est hyper rafraichissant.

La musique est aussi colorée que l’animation exceptionnelle. L’intrigue est convenable (mais est un peu en deçà des autres aspects mentionnés), enfin le rythme est effréné dans une avalanche d’idée visuelle qui défilent à la seconde, une vraie réussite artistique.

Cependant, dans cette tempête de compliments, il me faut aborder les points qui ne m’ont pas convaincu, ou plutôt, qui m’ont un peu déçu. Le concept de l’aventure surpasse largement l’histoire, qui est un peu fade si on en retire tous ces détails : Le gérant de la salle d’arcade décide de se débarrasser du jeu de Vanellope qui a fait son temps, Ralph à l’idée d’accompagner Vanellope dans l’internet afin de trouver un nouveau volant sur Ebay. Dans ce monde incroyable, Ralph se révèle trop jaloux et possessif ce qui met en péril l’amitié que lui vaut Vanellope. Finalement, en écrivant ce résumé, je m’aperçois que l’histoire est loin d’être nulle, mais malheureusement, elle souffre de la comparaison avec les autres aspects exceptionnels du film. Aussi l’introduction est un peu bancale, les événements qui se déroulent avant la découverte de l’internet manquent d’accroche. Bizarrement, les équipes de Disney semblent moins à l’aise lors des productions de suite (contrairement à leurs collègues de Pixar qui excellent dans cet exercice). Une impression que j’avais déjà ressentit en visionnant La Reine des neiges II. Pour autant, il ne s'agit que des premières minutes, et cela n’empêche pas le film de décoller, ni pour moi de lui attribuer une excellente note.

https://www.cineanimation.fr/