Je rêvais de voir ce film depuis bieeen longtemps, tout en étant étreint par la peur de n'avoir affaire qu'à un simple vide filmé au ralenti. Erreur, il se passe pas mal de trucs dans ce Remous qui s'avère être assez proche d'une fiction politique. Le souci, c'est qu'on n'y comprend quasiment rien, les enjeux étant d'un flou absolu au point que j'ai longtemps cru que le conflit entre les protagonistes portait sur les champs de canne à sucre ! Alors qu'il s'agit bien évidemment d'un problème de coke et de pute.


Après, faut remettre dans le contexte : dans Remous, on réalise des attentats en déversant du coca sur les pompes de l'incorruptible sénateur réunionnais, ce qui fait immédiatement s'enfuir les journalistes présents. Certes, l'escalade dans la violence se fait sans cesse plus intense, notre sénateur coolos (la main toujours dans la poche et la bite jamais loin d'un trou mignon) devenant la cible d'une tentative d'assassinat quotidienne, sans que cela paraisse émouvoir la République Française. Et quand il finit par prendre ombre qu'on réduise sa femme en légume mental, qu'on bute par erreur un enfant en pleine rue (et le seul juge de l'ile), qu'on crame le journal local ou qu'on le tabasse à coups de barre à mine, le bougre a ses méthodes bien à lui : il s'introduit tout en furtivité dans la case de son opposant politique pour attacher une corde à son lit et ainsi, grâce à son véhicule de fonction, promener le vil gredin en galante compagnie dans les rues passantes. Un véritable intellectuel de la guérilla !


Pour le reste, le film, que l'on sent vouloir frayer dans la catégorie "auteur", se compose de bric et de broc, avec des scènes venues et reparties vers nulle part (le mec avec son phallus géant, bien sûr, mais aussi ce gars qui fait la circulation en pyjama !). Devant un tel foutoir, on en est même venu à développer le théorie des sous-intrigues de transition : les scènes de transition durant lesquelles l'histoire principale ne bouge pas d'un pouce (genre le sénateur boit un coup au bar ou se rend 30 secondes sur le bord de mer pour regarder la plage) comprennent en fait des micro-intrigues indépendantes (les jeunes qui font du roller, le couple adultère au restau, etc.). C'est assez génial, quand on y réfléchit bien.


En fait, le seul truc qui manque au film, c'est un petit chien piégé en guise de plan final.

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le 2 mars 2019

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