Tro stilé

Comme à peu près tout les films sur la drogue, "Requiem for a Dream" fait partie de la courte liste des "films préféré du mec de base entre 15 et 25 ans". Tout le monde entre cette âge à vu requiem for a dream. Tout le monde aime Requiem for a dream.. Tous les putains de pianistes débutant aiment se la jouer en jouant la BOST d'un air grave, avant de poster une vidéo de leur prouesse sur youtube, dans une quête désespéré de "pouce vert". Autant de raison qui m'ont poussé à détester ce film avant même de l'avoir vu. Et pourtant, je dois dire que j'ai bien aimé requiem for a dream. Je ne suis finalement pas si spécial que ça.

Pourtant le film est loin d'être dénué de défauts. Le principal est selon moi l'absence d'une quelconque profondeur scénaristique de la partie décrivant le quotidien des trois jeunes (à mes yeux la moins intéressante). On y suit la classique descente aux enfers de trois jeunes dans la drogue. Mais Aronofsky va rarement plus loin que cette idée et ne développe presque pas ses personnages. En témoigne, ce court flash-black revenant dans l'enfance de Tyrone qui semble amorcer une explication sur les raisons qui ont poussées ce personnage à se droguer, mais qui n'ira jamais au delà de ce simple début d'explication. On se demande alors l'utilité de ce flash-back, qui semble avoir été coupé au montage.
Le second défauts, n'en a pas vraiment un selon les personnes. La mise en scène, et en particulier ces séquences au montage ultra-rapide censé montré la répétitivité d'une action. Certains dirons que c'est "tro stilé", tandis que les plus snobs préférons utiliser l'adjectif "clippesque". Je me souviens que j'avais vraiment kiffé cet aspect lors de mon premier visionnage, il y a environs 5 ans. Je pense qu'en 2000, ce procédé devait vraiment avoir son petit-effet. Mais quinze ans plus tard, à l'époque de Vine et des Normans, Cyprien et compagnies, nous nous sommes finalement habitué à voir ce genre d'effets. Du coup je ne sais plus trop quoi en penser.

Dans Requiem for a Dream, ont retient souvent l'histoire de ces trois jeunes. C'est d'ailleurs la seule chose qu'ait retenu "sens critique" pour son résumé. Pourtant, la grosse force de ce film selon moi, c'est l'histoire qui se développe en parallèle avec la mère de Jared Leto. Une mère pratiquement aussi accro à la télévision que son fils à l’héroïne et qui pour préparer un éventuel passage dans une de ses émissions favorites, va entamer un régime alimentaire brutal à base de quatre petite pilules journalière aux effets secondaires dévastateurs. Cet aspect du film est pour moi le plus intéressant car il aborde un sujet jusqu'ici jamais abordé au cinéma. Alors que bien des films montrent l'horreur de l’héroïne, de la cocaïne et autre ecstasy, Aronowsky a choisit de montrer celui des drogues légales. Celles que des médecins prescrivent pour tout et n'importe quoi et capable de rabaisser une petite bourgeoise au même rang que le dernier des junkies. Les scènes de "défonces" sont je trouve particulièrement bien rendu. Un grand angle oppressent, le vacarme assourdissant de la télé en bruit de fond et le temps qui s'étire... Tout devient aussi confus que dans l'esprit d'Ellen Burstyn. En plus d'aborder le sujet des drogues légales, Aronowsky évoque en parallèle d'autres sujets, plus ou moins lié à son sujet principal. La solitude, la société du spectacle ou encore la reconnaissance sociale.

Requiem for a Dream est un très bon film. La partie avec Ellen Burstyn aurait presque mérité un film uniquement dédié à ce personnage. Quant à celle des trois jeunes, elle reste plus classique et s'inscrit dans la grande tradition des "films de drogue".