Des choses gentilles à dire sur ce film

Resident Evil premier du nom, c’est pas bon. Du tout. Mais c’est pas entièrement mauvais non plus. Disons qu’il a pour lui d’être plutôt rythmé, extrêmement régressif et sympathiquement couillon. Après il a pour lui aussi d’avoir plusieurs suites chacune s’enfonçant plus profondément dans le désespérément mauvais que le précédent. Aussi le visionnage des suivants permet certainement de réévaluer cet opus, mais voilà, il faut avouer que certaines scènes passent plutôt bien : la catastrophe du début de film, les pièges au laser, les héros qui rampent sur des canalisations surplombant un paquet de zombies... rien de folichon mais c’est plutôt agréable d’autant qu’il y a quelques morts dégueulasses sympas.

En fait Resident Evil est de ces films qui se bonifient avec le temps... un peu (toutes proportions gardées) comme certains films de la Cannon qui baignent dans une philosophie over the top et dont le manque de recul devient au fil des années de plus en plus flagrant. Pour Paul W. S. Anderson, il n’y a jamais assez de caméra qui virevolte, de travellings circulaires pour rendre n’importe quelle discussion pêchue, de visions schématiques de personnages crapahutant dans un gigantesque complexe, de flashes qui wooshent, d’ambiance sonore techno-rock et de badassitude. Resident Evil est une capsule temporelle qui condense le tournant du siècle et notamment l’emballement post Matrix...

Inutile de dire que du stylé, on glisse joyeusement vers le ridicule tant les effets clipesques Paul W. S. Anderson s’accumulent jusqu’à tout parasiter, des flashes répétés de scènes de sexe aux acrobaties badass du type héroïne (Milla Jovovich) qui terrasse au ralenti un doberman infecté d’un coup de pied latéral sauté après avoir bondi sur un mur pour prendre de l’élan. C’est la classe américaine ++ jusqu’à la dernière seconde et son cric cric bien sonore de fusil à pompe au milieu d’une rue déserte.

Le film de Paul W. S. Anderson se pose d’ailleurs en écrin pour sa future femme qui brise ici des nuques entre ses cuisses, balance de la petite phrase et incarne la rébellion photogénique mais sans que ce soit pénible à la différence des films suivants. La femme forte de carnaval qu’incarne Milla Jovovich reste assez fun. Mais peut-être que, de la même manière que les films suivants de la saga permettent de mieux apprécier celui-là, le festival Michelle Rodriguez tous blancs d’yeux et toutes dents dehors (même sans être contaminée) change drastiquement le regard qu’on peut porter sur Milla Jovovich.


Jouez au bingo des clichés avec ce film, qui totalise 42 ingrédients

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Personnage > Agissement

Bagarre > Valdingue à travers une vitre, une palissade, une porte... – Bagarre > Brise nuque – Coolitude > Couvre de sa veste les épaules d’une femme – Famille > Jette sa bague – Interprétation > Porte la main à son visage dans un moment dramatique – N’importe quoi > Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc – Retenu·e et hissé·e hors de portée d’une menace – Se libère de ses liens > En toute discrétion – Se regarde dans un miroir > Introspection, reprise en main (films à corriger) – Stylé > Balance une petite phrase avant de mettre une personne hors d’état de nuire (ou juste après) – Stylé > Arrache violemment ses électrodes / ses perfusions

Personnage > Caractéristique

Traître·sse (coup de théâtre)

Personnage > Citation

Ordonne > « Puissance maximale ! » – Ordonne > « C’est un ordre ! » – Ordonne > « Laissez-moi » / « Continuez sans moi » – Ordonne > « Tuez-le ! » / « Tuez-la ! » – Questionne > « Y’a quelqu’un ? » – S’inquiète > « Oh mon dieu ! »

Personnage > Héros ou héroïne

Retourne les paroles du ou de la méchant·e/d’un ou d’une rivale contre lui/elle

Réalisation

Fin > Ouverte – Fin > Plan grue/hélico qui s’éloigne en montant – Grammaire > Sauts de peur et hurleurs – Grammaire > Visions : flashs répétés – Grammaire > Bullet time – Gros plan > Sur un élément (vis, étai...) qui menace de céder/se déboîter – Gros plan > sur un œil qui s’ouvre – Gros plan/zoom sur le visage d’un personnage (qui crie) tandis qu’un truc lui tombe dessus – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Ouverture ou fin > Voix off d’introduction ou de conclusion – Ouverture > Présentation écrite de l’univers, de la situation, du personnage, du contexte voire définition – Plan > Inserts d’images de caméscope/smartphone/d’écrans de télé/vidéosurveillance – Plongée > Zoom arrière depuis le visage d’un personnage submergé par une menace – Souvenirs > Introduits avec un flash (et un effet sonore) – Technique > Travelling circulaire inutile – Tension > Ombre furtive qui passe rapidement devant la caméra – Vue subjective > de menace – Woosh > Mise en scène

Réalisation > Accessoire et compagnie


Combinaison Hazmat – Ambiance > Machine à fumée sur-exploitée – Ascenseur en chute libre – Intelligence artificielle (de vaisseau)/interface > a une voix robotique/monocorde – Tension > Compte à rebours – Tension > Jet de vapeur projetée par un tuyau qui fuit

Réalisation > Audio

Ambiance sonore > Alarme stridente de vaisseau spatial/laboratoire/base secrète – Effet > Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. – Effet > Son métallique qui accompagne un jumpscare – Woosh > Objet jeté au ralenti

Réalisation > Surprise !

Faux suspense ! – Faux suspense > Tire sur les entraves, les gardes... ou simplement à côté de la personne désignée comme cible – Surpris·e par quelqu’un qui lui parle soudainement dans le dos – Surpris·e > Un personnage qu’on croit mort ouvre soudainement les paupières – Tension désamorcée > Surpris·e par un animal

Scénario > Contexte spatio-temporel

Tension > Bloqué·e dans un ascenseur

Scénario > Dialogue

Phrase-choc

Scénario > Élément

Tension > Les animaux ressentent et réagissent à la présence ou à l’approche d’un danger – Un·e proche meurt sous ses yeux – Victime de mort (surnaturelle ou pas) dégueulasse

Scénario > Ficelle scénaristique

Amnésie troublante – Mordu·e ou contaminé·e au vu et au su de tous et toutes – Retour d’un personnage qu’on croyait mort

Scénario > Situation

Reprend connaissance > sur un lit d’hôpital – Tension > Doit s’échapper avant la destruction imminente de...

Thème > GI Joe

Méthode de pro > Langage des signes de commando

Thème > N’importe quoi

Scientifiquement non prouvé > Physique des matériaux soumise à rude épreuve – Trop con·ne > Abandonne son arme sans raison

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle > Nichons, fesses

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
6

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Créée

le 5 janv. 2024

Modifiée

le 20 mai 2025

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