Matt Turner est un Américain qui est cadre sup d'une importante société financière de Berlin.Un jour comme les autres,il prend sa voiture pour aller au travail,en compagnie de ses deux enfants qu'il doit déposer à l'école.Surprise,un téléphone qui était dissimulé dans la bagnole se met à sonner.Au bout du fil,un mystérieux interlocuteur qui entreprend de lui donner des directives auxquelles il vaut mieux obéir puisque le type le prévient qu'une bombe est fixée sous son siège et qu'en cas de désobéissance il la fera exploser.Une longue et pénible journée s'annonce pour ce sacré Matt.Dans un premier temps,ce thriller mixant habilement "Speed" et "Phone game" parait plutôt original et séduisant,mais ceux qui ont vu "Appel inconnu",film espagnol de Dani de la Torre sorti huit ans avant,se rendent vite compte qu'on leur refourgue la même camelote,car oui c'est un remake,très fidèle à l'oeuvre originale qui plus est.Ce scénario signé Alberto Marini a d'ailleurs beaucoup plu vu que deux autres versions,une allemande et une sud-coréenne,avaient été shootées en amont de ce "Retribution".On a ici affaire à une coprod franco-américano-hispano-allemande impliquant pour la partie hexagonale Studiocanal.Et si Jaume Collet-Serra a pour l'instant cessé sa collaboration avec Liam Neeson,qu'il a dirigé quatre fois en sept ans,il est cependant coproducteur du film.A la réalisation il y a Nimrod Antal,spécialiste de la série B violente,à qui l'on doit des oeuvres comme "Kontroll","Motel","Blindés" ou "Predators",tandis que le script est rédigé par Chris Salmanpour et Andrew Baldwin,qui essaient dans la mesure du possible d'éviter de trop copier Marini tout en l'imitant quand même.L'inévitable Harry Gregson-Williams nous balance une musique assez bien adaptée à la tension permanente qu'implique cette histoire.Bien sûr tout ça est hautement invraisemblable et regorge d'incohérences,tant au niveau des évènements relatés que du comportement des personnages,mais c'est suffisamment bien fait pour qu'on se laisse aller au plaisir de ce récit au concept adroit,qui outre le suspense dû à la présence de cette bombe,à l'impossibilité pour les passagers de quitter le véhicule et au mystère concernant l'identité du psychopathe imposant ses desiderata,égratigne au passage les dérives du capitalisme financier générateur d'abus scandaleux et les dangers d'une technologie omniprésente et intrusive permettant de contrôler à distance des tas d'appareils.Les différences avec la version espagnole concernent surtout le final,assez décevant dans les deux films,avec ici un twist à l'américaine plus intéressant que la plate explication originale,mais hélas facile à éventer dès sa mise en place.Liam Neeson refait un peu surface avec ce rôle qui l'oblige à renouer avec un vrai travail d'acteur,nettement plus convaincant que les prestations de gros boeufs distributeurs de bourre-pifs auxquelles il s'astreint depuis maintenant un bon moment.Ses mômes sont joués par les excellents Jack Champion et Lilly Aspell,et heureusement que ces jeunes tiennent le choc car ils sont les seuls avec la star Neeson à avoir un vrai temps de présence à l'écran.Les autres,réduits à la portion congrue,sont d'illustres inconnus à l'exception de la toujours charmante Embeth Davidtz et du vétéran Matthew Modine.Note et critique de film de Nimrod Antal publiées précédemment:"Motel"-5.Moyenne:5,5.