Wake in Fright, qui connaît une ressortie française fin 2014 est film remarquable, effrayant et... glaçant.
(Très) rapide réflexion d'un film à voir très vite :

Le film fonctionne sur une antithèse très intéressante et remarquablement exploité : celle du futur du personnage principal. Le pauvre homme court après un mirage qui ne prendra jamais forme, celui d’être au bord de mer de Sidney, observant sa « petite-amie » sortant gentiment de l’eau fraîche. Le film nous offre pendant plus d’une heure et demie l’antithèse-même de ce mirage, il nous en donnera une réplique faussée, périmée détournant le rêve du personnage principal en cauchemar. Ainsi, le point d’eau que représente le bord de mer sera ici détourné en bière, boisson du malheur pour le personnage principal assoiffé et affamé. Le désir que le personnage ressent pour cette femme floue marchant sur la plage trouvera son image dans le seul personnage féminin du récit, une femme ayant de fréquents rapports avec les hommes du village, avec laquelle le personnage ne parviendra même pas à avoir de relation sexuelle. Puis la grande et belle ville que représente Sidney, loin du désert et remplie de gens, de vie, de relations se répliquera en cette ville de Yabba, qui sera la tombe de Grant. Le film se construit donc brillamment sur ce principe de mirage.
Tout a pour but dans ce long-métrage de présenter de la meilleure façon cet univers chaud et sec, perdu au milieu de la poussière et des kangourous. La photographie est magistrale, très brut, portée par des acteurs effrayants de crédibilité, en particulier Gary Bond, le personnage principal, portant sur ses épaules le film et ses contradictions.

Wake In Fright est ainsi le constat amer de la solitude des villages, la solitude de l’alcool, mais surtout la solitude des relations humaines et des errements de l’Homme et de sa vie. A noter Ze scène de chasse de kangourous impressionnante de réalisme et de cruauté, symbolisant parfaitement le désespoir humain des personnages et leur sauvagerie.

Dingue.
Gaston_Cattin
8
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le 8 janv. 2015

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Gaston Cattin

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