En bon français moyen, je suis peu familier de l’univers comique de Will Ferrell glorifié aux Etats-Unis pour son humour potache. Si ce n’est que son « Ma ‘ The Meatloaf » m’avait fait délirer dans Starsky & Hutch tout comme son interprétation ahuri dans la comédie Noëlique Elf de Jon Favreau. C’est à l’occasion d’une thématique « films de courses » que je me suis intéressé à ce Ricky Bobby, Roi du Circuit de Adam McKay, passé totalement inaperçu chez nous malgré la présence au casting de Sacha Baron Cohen dans le rôle d’un pilote français PD comme une raie. Probablement parce que le NASCAR est un sport typiquement américain qui ne réunit que les ploucs et les beauf fan de vitesse, de tuture et occasionnellement d’accident. Le fait est que l’on s’attend un peu à tout et à rien dans ce type de divertissement parodique mais certainement pas à un tel niveau de qualité tant dans sa peinture critique et absurde de l’Amérique que dans ses courses de stock-car où l’on s’immisce au coeur du circuit et de carambolages assez impressionnant. Dans ces moments là, il n’a d’ailleurs rien a envier aux meilleurs. Le scénario emploi tout le potentiel comique de son trio d’acteurs autour d’une intrigue ressassé, celle du sempiternelle Rise and fall où un champion à qui tout réussi fini par se faire dépasser par un rival après une sortie de route remarquée qui sera vécu comme un véritable traumatisme et une leçon d’humilité. Le pilote devra alors apprendre à se reconstruire et retrouver le courage nécessaire pour repartir avant de vivre une nouvelle épiphanie tout en prenant soin de ne pas reproduire les mêmes erreurs de parcours qui l’ont conduit à devenir impopulaire ce qui avec Ricky est loin d’être gagné d’avance.


Ricky Bobby est donc un héros à l’image de cette Amérique Bigger than size : Exhubérant, ignare et arrogant. Le réalisateur dresse une liste non exhaustive des dérives du star system et du capitalisme à outrance dans le sport automobile, à tel point que la famille qu’il s’est constitué ne jure que par le luxe et la célébrité qu’il peut leur apporter. Tout cela est présenté sous le prisme d’un monde contaminé par la publicité et pourri par l’esprit exacerbé de gagner à tout prix quitte à réduire son meilleur ami à une éternelle place de numéro 2. En son creux se dessine toute l’absurdité qui anime le héros qui a eu le malheur de construire toute sa vie sur une simple devise balancé par son ivrogne de père qui n’avait rien d’un modèle « si t’es pas premier, t’es dernier ». Après sa déchéance médiatique et alors que son meilleur ami lui piquera sa femme et son foyer, Ricky va retomber dans l’anonymat de la livraison de pizza et réapprendre à conduire par une série d’épreuves censé l’aider à retrouver confiance en lui. C’est aussi ce qui constitue les meilleurs gags et pitreries du long-métrage où on le voit tentait de maîtriser son calme en étant coincé dans un habitacle avec un cougar, rouler les yeux bandés en dégommant des voitures et une maison ou bien tentait de semer la police pour ne pas finir en prison après que son père l’y ai contraint en lui confiant un paquet de blanche. Le film carbure grâce aux impros et ses innombrables blagues scabreuses et conneries outrancière débités par son casting en roue libre notamment Sacha Baron Cohen qui cabotine à fond les ballons pour le meilleur et pour le pire. Ce trop plein d’ânerie, d’humour gras parfois aussi rutilant que ces bolides ou bien Ricky qui exulte comme un vrai benêt devant les caméras pour le bonheur d’un public conquis mais totalement versatile est aussi ce qui limite la portée du film de Adam McKay qui en laissera plus d’un sur le bas côté malgré le portrait au vitriole de cette institution qui n’a jamais eu aussi mauvaise réputation.

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le 29 sept. 2023

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