Portrait trop lisse

Alors que Redford vient de nous quitter à 89 ans, Arte rediffuse ce portrait réalisé en 2019 (53 mn). Je n'ai pas été totalement convaincu tant on a du mal à sortir de l'hagiographie, il suffit pour s'en convaincre de lire le titre...Oui, Redford était un grand acteur mais on en sera peu sur son jeu et sa manière d'aborder ses rôles. Un critique de cinéma français parle juste de "retenue" (surtout quand on le compare à Paul Newman dans "L'Arnaque) voire d'"infrajeu". C'était intéressant mais on n'en saura pas plus malheureusement. Le documentaire passe en revue quelques-uns de ses plus grands films et on enchaîne les banalités comme Redford "le tombeur de ses dames", Redford le "citoyen engagé" et le "militant écologiste" depuis des décennies. Enfin, il était un ardent défenseur d'un cinéma indépendant par rapport à l'usine hollywoodienne (dont il a toujours été un peu en marge tout en étant une immense vedette...), y compris comme producteur. Un gars bien quoi, et qu'on n'arrive pas à détester et prendre en traître (retournement de veste et ainsi de suite...). Pourtant, son réalisateur fétiche et ami de longue date avant qu'ils ne se brouillent définitivement, Sidney Pollack, affirme qu' "Il est bien plus complexe qu'on ne le pense". Sur ce qui les a séparé, rien ne nous est dit explicitement, ni par l'un, ni par l'autre. On reste cependant à la surface de l'artiste et cette complexité nous échappe, sans doute définitivement. Il nous reste une série de grands films qu'on peut voir et revoir sans se lasser.