L'auteur du doc aurait-il besoin de lunettes ? Brad Pitt est blond. Ryan Gosling est blond. Robert Redford, sans être Poil de carotte, n'était pas blond. Les couleurs de cheveux ne se limitent pas au brun et au blond, M. Salfati. Le cinéma grouille suffisamment de fausses blondes et de fausses rousses, et les vrais roux n'y sont pas légion. Alors, célébrons comme il se doit le plus beau roux authentique du cinéma mondial.
J'espère qu'il n'était pas un ange non plus, car sinon, je serais très déçue.
J'aime beaucoup le jeu laconique et tout en retenue de Redford qui le rend très énigmatique. Derrière cette beauté solaire, ce regard intense et tranchant, on peut imaginer des choses plus sombres. Je pense au personnage cynique et froid qu'il joue dans "Propriété interdite". Je crois que c'est dans ce film que j'ai commencé à le trouver intéressant. Plus récemment, je l'ai adoré dans "La descente infernale", un de ses films les plus méconnus. Un rôle suprêmement antipathique et quasi mutique où il excelle et qui m'a décidée à enfin le classer parmi les grands acteurs de cinéma. Ça m'a pris du temps, mais il a fini par entrer dans mon panthéon. Je n'étais pas forcément fan de jeu minimaliste avant, d'où mon indifférence à Redford. Avec les années, j'ai appris à aimer ce genre de jeu.
Vu que l'homme avait plein de casquettes, le doc survole tout sans forcément s'appesantir sur ce qu'il faudrait - ses plus grands rôles (voir les deux films que j'ai cités) ou ses plus grands films ("La Poursuite impitoyable" n'est même pas cité) - et insiste trop sur son physique et son sex-appeal. On a des yeux, on sait tous qu'il était beau. Pas la peine de nous bassiner avec ça pendant tout le doc.
J'en retiens juste quelques jolies photos. Mais pour apprécier le jeu et la beauté de Redford, mieux vaut se plonger dans sa filmo.