Robocop est une dystopie en nuances de gris, un film très violent et souvent drôle, où le kitsch habituel à Verhoeven fait mouche. Assumant le côté bling bling de son héros, il en fait une force. Comme dans les plus tardifs Batman de Tim Burton, cela n'empêche pas la noirceur de l'intrigue. Noirceur jusqu'à un certain point tout de même, car si c'est la machine qui est au coeur de l'intrigue, c'est finalement l'humain qui finira par l'emporter. Ce n'est que parce que Robocop se souviendra de son humanité qu'il parviendra à déjouer l'intrigue dans laquelle il se retrouve pris. Contrairement à son adversaire, un colosse aux pieds d'argile qui, muni de tout son armement, ne parvient pas à descendre un simple escalier. Le message est clair : que l'automatisation soit possible ne signifie pas qu'elle soit souhaitable.
En cela, Robocop est un film humaniste, pas encore traversé par le désespoir de l'exceptionnel Starship troopers.