Rose-France est le premier film de la carrière de Marcel L'Herbier et il est aussi connu comme l'un des premiers films du cinéma d'avant-garde. Rose-France raconte l'histoire d'un jeune homme qui tombe sur des poèmes de sa bien-aimée et pense qu’elle le trompe, alors que ces écrits sont en fait dédiés à la France mutilée par la guerre de 14-18.
On sent tout au long du film la volonté de proposer une approche cinématographique nouvelle, notamment au niveau des surimpressions et du symbolisme présent quasiment à chaque plan. Je pense par exemple à cette scène durant laquelle une main squelettique s'agite au dessus du soldat souffrant, comme pour l'emporter vers le tombeau. Même si on retrouve, ici et là, quelques ingrédients qui feront plus tard la renommée de Marcel l'Herbier, la maîtrise cinématographique du réalisateur est encore à son stade embryonnaire. Le principal défaut du film réside dans ses intertitres, bien trop nombreux et remplis d’excentricités typographiques. Cet usage intempestif des intertitres est un défaut récurrent dans l'œuvre de Marcel L'Herbier qu'on retrouve également dans l'Homme du large, sortie une année plus tard. De plus, le jeu d'acteur de Claude-France Aïssé et Jaque Catelain est assez lamentable. Une touche exotique est assurée par la présence d'un chef indien qui n'apporte absolument rien au récit.
Bref, Rose-France fait partie de ces œuvres qui ont leur place dans l'histoire du cinéma sans pour autant être de bons films.