J'avoue avoir été un peu dérouté par ce film, qui à la fois fait montre d'une grande maîtrise de la mise en scène et d'un certain simplisme démonstratif dans sa réalisation.
Toute la partie du début où le réalisateur pose le décor de Roubaix, sa pauvreté, sa délinquance et les efforts de la police pour y faire régner l'ordre m'a paru quelque peu empruntée, presque théâtrale.
En revanche, à partir du moment où la trame se met en place et où l'on rentre vraiment au coeur du sujet, avec les trois acteurs(trices) qui entrent en confrontation directe, là je trouve que Desplechin livre tout son art de la mise en scène. On le sent vraiment inspiré à partir de là.
La seconde partie du film est vraiment passionnante et fascinante, et quand une excellente mise en scène est portée par des acteurs(trices) comme Roschdy Zem - qui confirme que c'est un acteur fabuleux ! - et les excellentes Léa Seydoux et Sara Forestier, alors on est ravi !
Ravi... De l'ombre à la lumière, la lumière de la vérité, ce chemin de croix qui mène du crime à la quête de la rédemption par la délivrance de la parole vraie, il y a vraiment quelque chose de cet ordre là dans ce film. Avec un Roschy Zem dont l'aura incroyable dans ce film lui donne - étonnamment - des airs de figure christique...
C'est quand même un film très déroutant que ce "Roubaix, une lumière" assez habité, inspiré... déroutant probablement du fait qu'il entremêlent ces deux niveaux de lecture, dont le premier est la narration d'un sordide fait divers dans une ville sinistrée et dont le second serait l'exaltation d'un cheminement rédempteur du péché suprême, le meurtre, à travers l'émergence de la vérité, la vérité par une parole qui a des airs de confession, cette vérité ultime qui mène à la lumière !