Cours toujours

Running Man nous propose de quoi faire un joli papier : un casting en or, une BO sympathique, une dystopie tombant à point nommé, et un réalisateur qui a déjà fait ses preuves dans le divertissement

Mais ce n'est qu'un papier, et la réalité est tout autre. Le Running Man de 2025 peut toujours courir. Cette course se voulant effrénée pendant 2h15 arrive à bout de souffle dès son premier tiers. Avec une telle allure, autant marcher avec The Long Walk.

J'ai eu de l'espoir en entendant Underdog de Sly and the Family Stone, espérant que le reste du film serait aussi qualitatif que son choix de musique. Jusqu'à voir le visage de Glen Powell illuminer la pièce de par son absence de crédibilité. Avoir son visage en tête d'affiche est maintenant indicateur de mauvais film.

Non pas que celui-ci le soit réellement, mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'il aurait été mieux sans lui. Pourtant ce ne sont pas ses partenaires de jeu qui l'empêchent de briller. Une belle brochette est là pour l'accompagner, bien que la dynamique du film soit contre-productive à quelconque développement. Colman Domingo et Josh Brolin savent bien jouer les connards, personne n'en doutait.

Et pourtant, Glen, a un panel d'expression faciale limitée. Le charisme d'un plancton et l'émotion d'une petite cuillère trop propre dans un cadre se voulant pourtant toute l'inverse.

Mais dans tout ce grabuge et cet univers suintant de grisaille, une question me taraude : où est passé Edgar Wright ?

Le rythme du film est aux abonnés absents, l'humour peine à se trouver lui-même et les scènes d'actions font presque bailler.

Venant du père de Baby Driver et Scott Pilgrim, un tel résultat laisse pantois. D'ailleurs, heureusement que Michael Cera était là pour nous apporter le seul personnage et la seule scène réelle source de divertissement, alors que le film en est à la limite. Peut-être une allégorie du dernier souffle de ce réalisateur pourtant iconique.