De Gremlins à Retour vers le futur en passant par SOS Fantômes, la décennie 1980 est marquée par l’expansion d’une nouvelle catégorie, la comédie fantastique. Ces trois films ont marquée leur génération et ont générées des suites parfois tout aussi 'cultes'. Il est possible de rester totalement en-dehors du délire, c’est particulièrement le cas pour SOS Fantômes, produit assez vain et somme toute très conventionnel, dont l’identité lâche fait le charme pour ses amateurs.


Brassant les genres, confondant les registres, SOS Fantômes joue sur tous les tableaux et n’en honore aucun. Son amalgame de sérieux plombant et d’ironie penaude donne un résultat à la fois agité et progressivement froid (sauf vers son issue euphorique), aux enchaînements pesants. Le casting est excellent, l’accroche exceptionnelle (les parapsychologues ouvrant leur entreprise de chasse aux fantômes) et les dialogues sont soignés. La déification des répliques est disproportionnée mais c’est bien sur ce terrain que le film est le plus dense et éclatant.


Ce n’est pas le cas des effets spéciaux, assez cheap, probablement parce que c’est plus marrant ; pourtant le budget est là. De plus, les apparitions sont rares, Ivan Reitman et ses scénaristes de prestige préférant se concentrer sur l’équipe de Ghostbusters et fantasmer sur le destin de leur entreprise. Elle connaît une irrésistible gloire : visionnaire, controversée mais populaire, elle marque doublement une transgression de la réalité commune. Il est logique que les publics jeunes aient adhérés en masse et entretiennent encore ce totem.


La suite sommaire et criarde peut à la marge réhabiliter cette première mouture, car elle contient l’essentiel et authentique, non ses copies ou dérivés (le plus saillant sera la balade de la Statue de la Liberté). On retrouve le morceau culte avant modification et les démonstrations sont déjà plus intenses que dans SOS II (en-dehors du tableau maudit difficile à ranger au même niveau que les autres créatures) : nous avons droit à plusieurs monstres et à leurs grosses scènes (qu’on pourra juger nanardes ou grotesques – des maux qui sauf en temps ‘d’Horreur’ premier degré pour adultes n’en sont pas). Weaver paraît moins crédible que dans le II même si sa relative excentricité du personnage la protège davantage de l’illégitimité.


https://zogarok.wordpress.com/2017/07/06/sos-fantomes-sa-suite/

Zogarok

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