Sur les rives d’Odessa (dans le sud de l’Ukraine), se trouve l’imposant sanatorium de Kuyalnik, situé entre l'estuaire et la Mer Noire (on y pratique l’un des plus anciens bains de boue d'Ukraine). Ce sanatorium est facilement reconnaissable avec son enchevêtrement de bâtiments délabrés, d’improbables machines datant de l’ère soviétique et surtout, son spa pyramidal.
Le temps d’un été, le réalisateur Gar O’Rourke a filmé le quotidien (du personnel et des patients) au sein du sanatorium, avec la guerre pour toile de fond. Il faut dire que depuis l'invasion par la Russie, la fréquentation a chuté drastiquement, passant de plusieurs milliers par jour à… une trentaine de pensionnaires. Les dortoirs sont désespérément vides et l’amphithéâtre se meurt à petit feu par manque d’entretien (l’argent est le nerf de la guerre, mais sans client, difficile de pouvoir financer sa réhabilitation).
Mais cela n’empêche pas le sanatorium de fonctionner parfaitement et d’apporter tous les services et soins nécessaires pour répondre aux attentes de leurs patients. Rhumatologie, dermatologie ou encore fertilité, les médecins sont présents et à disposition des curistes et ce, malgré la présence d’une guerre que l’on ne voit pas mais que l’on devine à chaque instant (et notamment lorsque retentissent les sirènes des raids aériens).
Le film de Gar O’Rourke nous donne à voir un lieu hors du temps, comme une parenthèse dans ce pays en guerre, où l’on fait connaissance avec une poignée de curistes, de tous âges et avec des personnages haut en couleur, comme cette mère qui pousse (harcèle) son fils de 40 ans pour qu’il se case et fonde une famille.
La vie suit son cours en Ukraine et ce, malgré un contexte parfois difficile et anxiogène. Ce qui n’est pas sans rappeler le documentaire de Kateryna Gornostai (Premières Classes - 2025), qui mettait déjà en lumière la résilience ukrainienne en temps de guerre.
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