Un film intelligent et à la tension redoutable.

Dans un monde post-apocalyptique, une famille tente de survivre sous la menace d’étranges créatures qui sévissent au moindre bruit. Une vie désormais réduite au silence et sous la menace qui plane en permanence sur eux.


A la réalisation de ce petit film d’horreur, on retrouve l’acteur John Krasinski. Il ne s’agit pas de son premier film, loin de là et se lance dans un registre qui l’éloigne de sa zone de confort. Après deux comédies dramatiques passées inaperçues dans l’hexagone, il s’attèle à un survival qui a le mérite d’être original et de nous tenir en haleine avec une réelle aisance.


Le film se démarque de tout ce que l’on a pu voir ces dernières années, à commencer par la quasi absence de dialogue (en dehors de ceux en langue des signes). Ici, le silence est d’or, les acteurs chuchotent ou signent pour communiquer entre eux car au moindre son (un bruit de pas ou un éternuement), c’est la mort assurée. Face à eux, des prédateurs venus d’un autre monde. On ne sait pas qui ils sont ou ce qu’ils viennent faire sur Terre, tout ce que l’on sait, c’est qu’ils ont une ouïe redoutable et qu’ils n’ont pas l’apparence humaine.


Le film nous donne à voir comment cette famille américaine lambda a su se réinventer, s’adapter pour survivre face aux monstres. Imaginez un instant, réapprendre à vivre en réadaptant votre mode de vie, de consommation ou de communication. On assiste à tout cela, à leur train-train quotidien jusqu’au jour fatidique où, à cause d’un relâchement, d’une inadvertance, un bruit survient et là, les monstres surgissent.


John Krasinski a su admirablement s’entourer pour mettre en scène son film d’épouvante, à commencer par une brillante distribution, avec Emily Blunt (qui n’est autre que sa femme à la ville), aux côtés de deux jeunes acteurs bluffants, à savoir Millicent Simmonds & Noah Jupe. Ajoutez à cela, une très belle photo signée Charlotte Bruus Christensen et une B.O. composée par Marco Beltrami. Non seulement, le film est intelligent, mais en plus de cela, le réalisateur parvient à y insuffler une tension redoutable, savamment distiller durant les 90min que compte le film. Une tension palpable, au cœur d’un silence et d’une absence de dialogue, le résultat est tout bonnement redoutable. A noter enfin (c’est suffisamment rare pour être souligné) qu’il est appréciable de constater l’absence de jumps-scare tout au long du film, alors qu’habituellement, les réalisateurs en abusent à outrance pour masquer l’indigence de leurs scénarios. Reste à savoir maintenant ce que vaudra la suite, toujours réalisée par John Krasinski.


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RENGER
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le 18 juin 2021

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