Nobuhiko Obayashi, deuxième

Nobuhiko Obayashi a réalisé pas mal de pubs fameuses au Japon à l'époque. Mais ici, on a au moins eu accès à l'édition criterion de son délirant HOUSE, film de jeunes filles et de fantômes qui superpose différents media sans souci de réalisme : délire surréaliste qui mélange le mignon et le gore à une époque où ça n'est pas encore la mode. Ici, deux adolescentes d'origine extra-terrestre s'opposent, l'une ayant transformé les élèves en membres d'un secte-milice fasciste, l'autre ayant toujours eu la sympathie des mauvais garçons de sa classe, et s'efforçant de défendre la cause de la liberté et des activités sportives. Comme si le sport était un moyen d'expression corporelle libre, entaché qu'il est d'esprit de compétition!
Il est intéressant de découvrir les catégories de pensée des autres cultures, ça change des schémas habituels.
EN tout cas la fin est une fois de plus un délire visuel.
Tout ce ci est très charmant. Je croyais que le cinéma japonais était mort dans les années 80, mais il avait quelques restes sympathiques. C'était le seul cinéma à se hisser à la hauteur de l'américain, et son caractère commercial n'y était pas pour rien. Il y a aussi la possible et favorable absence de catégories séparant "art" et "produit" , qui ont toujours créé en France un fossé entre les daubes commerciales débiles et les films réalistes sans imagination soporifiques et sinistres. Il n'y a jamais eu, si je me rappelle bien, de programmes pour jeunes produits par la France et dignes de ce nom, à part un ou deux dessins animés (Ulysse 31, cités d'or) co-produits avec le Japon justement, à l'initiative d'un ou deux francs-tireurs.