Il arrive parfois que certaines suites tentent de raviver une flamme qui vacille déjà. See No Evil 2 en est un parfait exemple. Plus sombre, plus froid, plus "sérieux" que le premier opus, ce second chapitre semblait vouloir se donner une vraie identité… mais il trébuche là où il aurait dû s’affirmer.
L’histoire reprend là où le premier film s’était arrêté : Jacob Goodnight (toujours interprété par Kane, massif et menaçant à souhait) est mort… ou presque. Son corps est transporté dans une morgue où quelques étudiants en médecine fêtent un anniversaire tardif – autant dire que l’ambiance tourne rapidement à la veillée funèbre. Une nuit, un bâtiment vide, un tueur qui se réveille : la recette est connue, trop connue.
Là où le film essaie de se démarquer, c’est dans son ambiance. Les sœurs Soska, aux commandes, optent pour une mise en scène plus léchée, plus posée, parfois trop. L’esthétique froide de la morgue, les couloirs étroits, les lumières tamisées : visuellement, c’est plutôt réussi. Mais cette élégance formelle se fait au détriment du rythme. On attend, on observe, on espère un frisson… qui tarde à venir.
Le casting, mené par Danielle Harris (figure culte de l’horreur), aurait pu sauver la mise. Malheureusement, malgré quelques efforts sincères, les personnages restent plats, interchangeables. Les dialogues peinent à installer une tension crédible ou une quelconque empathie. Même Jacob, pourtant toujours impressionnant, semble parfois errer sans réelle motivation.
Côté musique, on reste dans un registre classique : des nappes sonores discrètes, quelques montées angoissantes, rien de révolutionnaire ni d’inoubliable. Là aussi, le film coche les cases sans jamais sortir du cahier.
See No Evil 2 n’est pas un désastre, mais c’est un film tiède. Il se veut hommage, il se veut plus stylisé que le premier, mais il perd en efficacité brute ce qu’il gagne en prétention. À force de vouloir ralentir le tempo, il étouffe ce qui faisait le charme très "grindhouse" de son aîné.
Ma note : 5/10.