Vous avez toujours rêvé de visiter le monde à travers le cinéma ? Les Italiens ont exaucé votre prière ! Car si le giallo a essentiellement été tourné en Italie où moult villes sont représentées, ce genre baroque s'est régulièrement aventuré dans divers pays. Londres, la Grèce, l'Autriche, l'Allemagne, New-York, l'Australie, la Tchécoslovaquie, San Francisco, Paris, l'Irlande, la Suisse, l'Espagne... Et voilà que ce film ajoute une nouvelle destination : le Danemark. Et oui, l'intrigue est située à Copenhague.

"Sette scialli di seta gialla" s'inspire ostensiblement de "Sei donne per l'assassino", sorti quelques années plus tôt, en reprenant l'idée d'une série de meurtres dans une maison de haute couture. Tandis que l'empreinte du succès de "L'ucello dalle piume di cristallo" de Dario Argento est également visible. Avec ce tueur ganté et masqué, et des meurtres parfois sauvages.

Honnêtement, devant ces influences faciles (pour un giallo) et la faible notoriété du film et de son réalisateur, j'avais peur que "Sette scialli di seta gialla" tienne du navet. Mais non, ma foi c'est une agréable surprise !

On retrouve le cahier des charges du genre. Un titre mêlant chiffres et couleurs. Une série de meurtres violents commis par un détraqué masqué. Devant la police inefficace, un héros qui mène sa propre enquête. De la nudité fréquente, avec des jeunes filles qui se déshabillent, parfois pour des raisons très minces. Un twist final imprévisible. Et quelques couleurs cauchemardesques.

Mais sur ce dernier point, le film est sage. La mise en scène demeure conventionnelle, tout juste s'essaie-t-elle à quelques zooms frénétiques lors de certains meurtres. Mais ça reste professionnel. Et il y a une exécution sous la douche au rasoir particulièrement graphique et brutale. Pour le reste, l'assassin utilise une arme du crime plus... originale (et griffue !).

En revanche, l'ensemble propose un scénario intéressant. Le giallo a souvent tendance a délaisser ses intrigues : et oui, c'était un genre de cinémas de quartier, où les spectateurs ne cherchaient pas à rester attentifs au film. Toutefois ici, le récit se tient plutôt bien. Et le film prend le temps de caractériser ses personnages.

Le héros, amant déchu de la première victime, est un compositeur malin mais aveugle, dont la cécité sera régulièrement bien employée par le scénario. On s'attache à certaines personnes que l'on n'espère pas voir se transformer en victimes. Et l'enquête fonctionne.

Bon, je mets de côté le titre qui claque en italien... mais qui n'a pas vraiment de sens. Oui les châles annonçant les meurtres sont en soie jaune... mais personnellement j'en ai compté moins de sept...

Redzing
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