Jamais seul sur Mars

Avant d'aller voir le film, et après avoir entendu une interview d'un astronaute français ayant passé 520 jours enfermé dans un cylindre pour simuler un voyage aller-retour entre la Terre et Mars, je m'attendais à ce que le film mette l'accent sur les capacités physiques et mentales d'une personne à résister à l'isolement sur Mars.

Mais sans doute ai-je été influencée par le titre français du film, qui pour moi n'est pas concordant avec le point de vue développé par Ridley Scott. Sans doute le livre nous narre-t-il le quotidien de ce personnage en proie avec lui-même, face à l'immensité de sa solitude, mais le film n'en fait rien.

Pas un instant je ne me suis sentie "seule sur Mars" avec le personnage. D'abord parce qu'on passe la moitié du temps sur la Terre. Mais également parce qu'on fait l'impasse sur tous les moments de solitude traversés par le personnage principal pour leur préférer des scènes de communication Terre-Mars qui nous donnent la sensation que finalement, le personnage n'est pas si seul que ça.

L'ambiance disco du film et la bonne humeur constante du personnage interprété par Matt Damon restreignent la possibilité d'une dimension psychologique poussée à travers laquelle on pourrait développer une certaine empathie pour le personnage. Le film n'a rien d'angoissant et semble avant tout s'adresser "au grand public" pour qui il sera un très bon divertissement.

Car oui, Seul sur Mars reste un bon film. Pas un chef d'oeuvre cependant, surtout que nous avons désormais quelques éléments de comparaison en matière de films dans l'espace (Gravity, Interstellar) et qu'il est même tentant de le comparer à son excellent homologue Seul au Monde. Mais il faut reconnaître que l'on se laisse facilement porter par l'histoire et que malgré tout, ça se passe sur Mars. Et ça franchement, c'est plutôt cool.