Shark Exorcist
1.9
Shark Exorcist

Film de Donald Farmer (2015)

Quand on n'a pas d'idée mais qu'on veut faire un film, l'horreur est un bon plan. C'est ainsi que suite au succès des Dents de la mer, la sharkxploitation s'est mise à connaître de beaux jours... mais bien plus de mauvais. On a donc voulu en faire le terreau des nanars autant que des films sérieux, avec plus ou moins de succès. Mais tout de même à un moment donné il faut arrêter.


Parce que si ce film rassemble beaucoup de codes de la sharkxploitation, il a un petit ingrédient en plus : il est fauché.



  • Et que se passe-t-il quand on est fauché ?
    On se retrouve avec aucun effet spécial, seulement de la post-prod minable faite de modélisations 3D ignobles d'un requin rouge bedonnant n'apparaissant jamais à l'écran en même temps que les comédiens, un casting 80% féminin composé d'actrices chiantes et superficielles, à peine des bombes anatomiques, criant de terreur avec la vigueur d'un vieux grabataire asthmatique, une intrigue dans laquelle on a l'impression qu'il ne se passe rien et un tournage dans des lieux publics déserts.

  • Et que fait-on quand on est fauché ?
    On essaye de se rattraper. Et donc on met les actrices en maillot de bain pour un rien, alors qu'on n'est même pas à la plage, tout juste dans une ville côtière (je crois... mais où on est, tiens, au fait ?), même pour bronzer (à l'ombre) dans un parc herbeux à deux pas du lac. Et on t'ajoute à cette histoire de requin des genre de rituels sataniques bizarres, où la victime du démon vomit abondamment sur son exorciste, au cours duquel le fameux requin apparaît dans le ciel (!). Et on baigne tout ça dans une musique minimaliste qui ne correspond à rien de ce qui se passe.


Il y a plein de personnages, qui occupent plein de rôles différents, ces mêmes rôles qui ne veulent rien dire. Des victimes dont les copines ont l'air de se foutre (ça doit être parce qu'elles jouent mal), un genre de journaliste à l'allure rebelle qui fait tourner son gros copain obsédé avec la caméra qu'on t'avait offerte pour tourner tes premiers films à 6 ans afin d'essayer de convaincre que les requins qui attaquent sont possédés par le démon (vous inquiétez pas, j'ai pas bien compris comment on en est arrivé là non plus), une bande de copines gothiques qui font un rituel dans un cimetière, une religieuse qui a tué une fille (il paraît que c'est elle qui invoque le diable dans un requin, j'ai pas suivi), un prêtre qui fait connaissance avec une bombasse, des mecs qui draguent les héroïnes... mais qu'est-ce qui se passe ?


Il n'y a rien à comprendre dans ce gloubiboulga, parce que ça ne veut rien dire. Regarder ce film, en fait, c'est juste perdre son temps. J'y comprends rien, t'y comprends rien, on y comprend rien. Donald Farmer y comprend-il un truc lui-même au moins ?

Aldorus
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le 23 avr. 2017

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Aldorus

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