Revu à l'Arvor de Rennes (❤), sur un super grand écran au premier rang et le nez en l'air. C'était magnifique. Pour les andouilles dans mon genre qui adorent les passages avec des costarcravattes qui marchent d'un pas décidé dans des couloirs en parlant serious shit dans les films catastrophes, Shin Godzilla est comme un festin porno. Y'a des colloques, des coups de téléphones, des meetings, des gens qui livrent des photocopieurs et qui branchent des multiprises, des dossiers qui passent de main en main et un nombre improbable de réunions de crise. Ça jacte non stop, l'écran doit parfois doubler les sous titres pour qu'on puisse capter ce que le sous secrétaire à l'agriculture explique au délégué interministériel détaché aux transports pendant qu'on nous affiche leurs noms, leurs fonctions et leurs numéros de sécurité sociale. C'est absolument délirant. Mais Shin Godzilla, c'est pas qu'une pornographie administrative quasi documentaire, une orgie bureaucratique et une partouze de fauteuils de bureau et de tables basse, c'est aussi un film de gros monstre particulièrement cheulou. Je vais pas revenir sur le petit gars de Kamata - stade larvaire du gros lézard atomique - sauf que la goule du bestiau, sur grand écran, m'a arraché des soupirs d'extase. La dégaine de Godzilla, gros machin empoté, aux cuissots énorme et à la démarche de jouet à roulette est absolument géniale. Que ça soient ses petits yeux bizarres qui me rappellent les deux billes en verre qui étaient cousues sur la tronche pelée du vieux chien en peluche qui partageait ma couche quand j'avais encore l'âge d'en mettre, ses petits bras tout figés, sa grande queue qu'il fouette mollement et qui lui donne un coté "good boy" sympatoche, ou ses quenottes en vrac... je suis envouté. Rajoutez à ça une bande originale qui brille à la fois par son absence et à la fois par ses envolées lyriques ... et vous avez là un film étonnant, au propos désenchanté, terriblement mélancolique et pourtant absolument merveilleux.
Est ce que je vais me laisser tenter par le bluray Spectrum ? J'aimerais bien, il est vraiment pas donné, mais rien que pour le com audio de Fabien Mauro ça doit valoir (vraiment) le coup !