Shrek
7.2
Shrek

Long-métrage d'animation de Andrew Adamson et Vicky Jenson (2001)

Aah mon bon gros Shrekos...


Sous ses aspects de film innocent destiné à des mioches de toutes façon débiles de part leur état prépubère, Shrek distille pourtant insidieusement une idéologie pour le moins socialiste dont le dessein n'est autre que de faire germer de manière inconsciente des petites graines d'humanisme dans le cerveau de nos chères têtes blondes.


En effet, ce que l'éminent réalisateur de Shrek premier du nom a su démontrer, avec une déconcertante maestria par ailleurs, c'est que l'humanisme peut naitre en chacun de nous.


Au début de la saga, nul ne peut nier la symbolique que comporte le personnage de Shrek. Ce dernier personnifie effectivement la figure du jeune français nationaliste à son paroxysme le plus total. Les motivations du rustre personnage sont d'ailleurs claires : Il veut défendre "son marais" coute que coute face à l'envahisseur étranger et réussit d'ailleurs à repousser successivement plusieurs vagues de migrants issus du monde de la féérie.


Shrek vit donc reclus sur lui même, centré sur ses propres convictions et rejetant la figure de "l'autre". C'est un fait : Shrek, de par sa peur de l'étranger, n'est autre qu'un odieux RACISTE.


Mais alors que les enfants commencent à pleurer devant l'idéologie d'extrême droite très Shrekienne du film (nous rappelant d'ailleurs les heures les plus sombres de notre histoire), c'est là que la magie du film opère : les choses commencent à changer lorsque Shrek fait la rencontre de l'âne, un jeune migrant charismatique, haut en couleur et à l'humour ravageur qui a fui la misère de son foyer (au début du film sa vieille pute de grand-mère l'exploitait je tiens à rappeler).


Petit à petit, Shrek se rendra compte que le monde ne se limite pas qu'au microcosme obscur de son marais. Chaque nouvelle rencontre sera l'occasion d'en apprendre un peu plus sur les cultures qui l'entourent. Et c'est avec émerveillement que nous retrouvons notre âme d'enfant en suivant l'évolution morale de Shrek qui devient un véritable chevalier de la justice.


Jadis puceau frustré qui s'ostracisait lui-même d'une société glissant inexorablement dans un capitalisme démesuré qui avançait sans lui, Shrek abandonne son militantisme protectionniste et se découvre même une âme humaniste qui le conduira à trouver l'amour auprès de Fiona, jeune fille issue de la lignée bourgeoise qui, paradoxalement, constitue l'exact opposé de Shrek sur l'aspect social et économique. Malgré la différence évidente de classe sociale et de codes culturels entre les deux protagonistes, le réalisateur parvient à montrer que l'ouverture d'esprit et surtout : l'amour sont plus forts que n'importe quelle problématique sociale.


En conclusion, Shrek est bien plus qu'un simple divertissement devant lequel foutre les gamins quand ils cassent les couilles. Shrek c'est une formidable épopée politique, empruntant parfois aux écrits de Marx, qui dénonce une société malade et tombée dans les excès d'un capitalisme incontrôlé (le thème sera d'ailleurs repris, d'une façon encore plus intelligente, dans Shrek 2 quand nos héros détruise une usine de potions). Morale de l'histoire : l'ouverture d'esprit vous fera toujous gagner, peut importe les apparats ou la condition sociale.


En plus le film est plutôt drôle malgré le fait qu'il soit catégorisé comme humour de gauche ! Quelle prouesse ! Je recommande !


Bises,


Claude

ClodoNews
8
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Créée

le 27 nov. 2020

Critique lue 1.1K fois

ClodoNews

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