le 29 oct. 2025
La machine a cassé
Malgré tout le talent d’acteur de Dwayne Johnson, balaise comme jamais, totalement investi dans la peau de Mark Kerr. Légende du MMA des années 90, écrasée par la douleur, les addictions et...
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Que c’était long ! Que c’était du réchauffé. Que c’était… inintéressant ?
Et pourtant, j’aurais vraiment voulu y croire, à ce beau projet !
Un Dwayne Johnson au sommet de sa forme, enfin dans un drame, produit par A24 en plus ! La bande-annonce, sous ses allures poignantes, donnait franchement envie. La séquence d’ouverture a confirmé mes attentes, en nous en mettant plein les mirettes dès les premières secondes.
Filmée en VHS, la caméra, placée hors du ring, capte à la manière d’un reportage le combat haletant entre Kerr, le protagoniste du film et lutteur d’exception, et son adversaire. Les corps sont en sueur, ensanglantés. Les coups pleuvent, amplifiés par des bruitages sonores brutaux. La musique fait monter l’adrénaline (et la testostérone). La distance de la caméra accentue encore la dureté du combat. C’est violent, c’est puissant. Sensationnel.
Et parlons un peu de The Rock. Sous ses muscles saillants et sa sueur abondante, le bonhomme se révèle excellent : son regard, ses mimiques, tout est juste. Contre toute attente, le rocher hollywoodien possède une véritable expressivité et un réel talent d’acteur.
Le problème du film vient de l’histoire que nous raconte Benny Safdie. C’est du réchauffé, non ? Sans vouloir dénigrer la carrière de Mark Kerr ni l’homme qu’il était, y avait-il vraiment matière à faire un long-métrage sur sa vie ?
On se retrouve avec un énième biopic sur un athlète en proie à ses addictions et à une relation amoureuse toxique. Même l’élément qui aurait pu être passionnant, celui de la cure de désintoxication, est volontairement éclipsé.
On a un film sur une montagne de muscles, et pourtant, on ne le voit presque jamais dans sa vulnérabilité. N’aurait-ce pas été, justement, le moment le plus fort à montrer ?
Toutes les séquences avec Dawn, la petite amie de Kerr, font lever les yeux au ciel tant elles sentent le déjà-vu. C’est le même schéma éculé : l’athlète qui ne pense plus qu’à sa carrière et délaisse sa compagne. Et cela occupe bien un tiers du film ! La mise en scène n’aide pas : entre les zooms intempestifs et la caméra tremblante, on se croirait dans une sitcom.
Pendant quelques instants, j’ai cru voir le digne successeur de Iron Claw, qui portait un véritable propos sur l’amour-propre. Mais ici, rien de tel. Aucun message sur le désir destructeur de gloire et de reconnaissance, ni même une glorification (certes critiquable mais potentiellement intéressante) de la beauté du MMA. Rien de tout cela !
Et que dire de la fin, pure étrangeté à l’image du film lui-même ? Comme ce plan de The Rock sous la douche, riant seul face à la caméra ou encore cette dernière scène où Kerr (le vrai cette fois-ci) fait ses courses en regardant la caméra, brisant le quatrième mur… Bizarre.
Ces deux heures m’ont semblé d’une longueur infinie. Et au terme de ce marathon, une question demeure : quel était réellement le projet ?
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Créée
le 31 oct. 2025
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