Voilà bien un film qui commence admirablement bien avant de sombrer petit à petit dans quelque chose d'assez commun, la faute à un côté extrêmement répétitif du scénario. C'est assez dommage car Auster avait réussi à offrir une oeuvre riche sur l'absence d'un être, mais en même temps sur toutes les petites choses qui font qu'une amitié perdure.
Wayne Wang propose une mise en scène assez minimaliste finalement, sans grand décor, une photo simple, une réalisation assez simple aussi, mais ne manquant jamais de rien. Une approche qui est forcément compréhensible étant donné que l'oeuvre s'attache à nous présenter la banalité d'un quotidien de certaines personnes.
Pour cela, Smoke est riche car l'oeuvre parvient toujours - dans sa première partie du moins - à présenter parfaitement l'amitié, l'être humain dans la vie du quotidien. On a l'impression d'assister à un bons film de potes. Il existe véritablement cette justesse difficilement descriptible car elle doit être vécue.
L'oeuvre s'empêtre par un peu plus par après. Peut-être parce que le scénario de Auster possède un côté répétitif à nous présenter les personnages via de courts segments. Peut-être aussi parce que le film propose des situations plus extraordinaires dans sa seconde partie, que je trouve moins intimiste. Ou alors parce que la caméra de Wang ne retrouve plus cette justesse du début.
C'est un mélange de tout ça qui fait qu'il manque un quelque chose à ce film pour être qualifié de chef-d'oeuvre. Toutefois, on appréciera les performances en finesse et réussies des différents acteurs. Et puis, ce film sur l'amitié et l'absence d'un proche reste certainement l'un des meilleurs de ces deux dernières décennies.
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