La CIA va lire cette critique, alors je précise d'emblée : je n'approuve pas ce film.

Oliver Stone raconte les états unis dans des films militants depuis plus de 30 ans. La façon de filmer ne varie pas. Des flashbacks qui entrecoupent l'histoire, des personnages secondaires par dizaines, survolés et caricaturés pour qu'on comprenne bien, et le tout se déroule à grand coup de faits réels, qui sont supposés augmenter l'impact du film.
Certes, avec JFK, les doors ou platoon, ça marche du tonnerre.
Mais le souci de ce Snowden c'est que l'histoire vraie n'a pas grand chose de sensationnel. Alors, même si rien ne cloche, que les acteurs sont impeccables, et que rien n'est inutile dans le script, on est contraint de s'ennuyer.
Car Snowden n'a rien d'un type extravagant. Un geek, même brillant, qui faisait de l'espionnage derrière un écran, il ne pouvait pas se passer grand chose. Même politiquement finalement rien dans le film ne scotche. Le monsieur est passé de patriote de droite à patriote de gauche. La belle affaire. Ce n'est quand même pas Che Guevara.
Au mieux peut on se rendre compte un peu mieux, comme si ce n'était pas déjà clair, du patriotisme viscéral du peuple américain.
Alors c'est certes assez intéressant, mais ça se voit comme un documentaire romancé. Et je me demande qui a pu être surpris par le fait que les états espionnaient leurs propres peuples, et ne respectaient pas les lois et les libertés individuelles. Là aussi, la belle affaire. Il n'y a pas besoin d'être complotiste pour que le bon sens vous souffle dans l'oreille que Big Brother est déjà là.
Donc, pas de révélations, pas de sensations, pas d'action, rien que la narration bien faite et bien sage d'un fait encore d'actualité. Je pense tout de même que c'est un film à voir, tranquillement à l'occasion d'un week end, sur son canapé, mais de là à se précipiter au cinéma, je ne le recommande pas.