Ainsi donc, voici le premier Star Wars qui ne m'a pas convaincu. Le seul autre épisode de cet univers à m'avoir laissé dubitatif, à savoir l'épisode II, avait l'avantage de présenter un personnage principal intéressant (en tout cas en théorie). Car malgré toute l'affection qu'on peut avoir pour Han Solo, force est de constater que son histoire ne nous intéresse pas plus que ça. Et si à la rigueur on aurait pu comprendre l'intérêt d'un film sur le personnage se déroulant entre l'épisode VI et VII (mais cela aurait posé des problèmes d'acteurs...), la faiblesse (volontaire) du background de Solo dans la trilogie originale n'avait pas besoin d'être démontrée avec autant de force à l'écran. Car c'est bien ce qu'il ressort de ce film, de la faiblesse.
Dans le scénario d'abord, bien évidemment, se contentant de montrer que la vie de Solo pré-ANH se résume à 3 ans et quelques jours tout au plus. Ressemblant à une liste de courses de supermarché (Chewie ? check. Kessel ? check. Le Faucon ? check. L'origine extrêmement importante du nom "Solo" ? check aussi ! On en est là...), l'intrigue peine à convaincre, ajoutant des personnages dont même leur entourage semble se moquer. La partenaire de Beckett, la droïde émancipée de Lando (L3 quelque chose), même Qi'ra, la copine de Han, aucun de ces personnages n'est générateur d'empathie et sera rapidement oublié.
Tant qu'on est dans les personnages, je ne me remets toujours pas de la
résurrection de Dark Maul. Ce personnage est mort, il a été coupé en deux et a fait une chute de je ne sais quelle hauteur. Je sais que le film n'est pas le premier à le ressusciter, ça n'en reste pas moins d'une débilité profonde, surtout pour l'utilisation qui en est fait.
L'impact mythologique est aussi extrêmement limité. Les autres opus de Star Wars nous avaient habitués à des héros qui sauvent la galaxie, avec (ou sans pour Rogue One [encore que...]) l'aide de la Force, dans un pur style épique. Ici ça parle de se faire des thunes avec du carburant... Voilà... Alors oui c'est cohérent avec le contexte, mais encore une fois cette histoire était-elle vraiment pertinente dans l'univers de Star Wars ?
Le jeu des acteurs souffle également le chaud et le froid. L'acteur de Han Solo nous rappelle que Harrison Ford ne reviendra plus, même s'il réussit à attraper quelques mimiques ce n'est pas le vaurien bougon de ANH. Mention spéciale à L3 qui est absolument énervante. Impossible de savoir si c'est l'actrice ou si c'est le texte qui veut ça, mais mince !
On est content qu'elle y passe.
Quelques faiblesses techniques aussi, notamment de lumière...
Il reste deux ou trois scènes d'action sympathiques, surtout (et c'est particulièrement drôle, ou inquiétant, ça dépend du point de vue) quand celles-ci sont rythmées par la musique de John Williams, la seule et unique.